Mariage du bois et du béton de chanvre

Façade -

Aux portes de Versailles s’achève un chantier de dix maisons groupées. Les façades en béton de chanvre projeté sur une ossature bois préfabriquée offrent isolation thermique répartie et régulation hydrique.

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Dans le village des Loges-en-Josas (Yvelines), un projet de construction de dix maisons individuelles groupées est en cours de livraison. Il concilie la tradition et l’innovation par ses matériaux et leur mise en œuvre. « Le terrain (5 343 m²) bordant la vallée classée de la Bièvre, la réglementation autour de sa construction est très contraignante. L’idée était donc de bâtir en conservant l’identité du site abritant trois corps de ferme », présentent Grégoire Dumont et Olivier Legrand, de DLA Architectes, maître d’œuvre.

Le maître d’ouvrage Pierre-Frédéric Richard, représentant la SCI Vallée de la Bièvre, tenait au matériau bois. Pour combiner ses aspirations avec les contraintes historiques et environnementales, l’agence d’architecture DLA a proposé d’associer le bois au béton de chanvre. Le système de façade est ainsi constitué d’une ossature bois contreventée côté intérieur par des plaques Fermacell et remplie par du béton de chaux/chanvre (Tradical). L’ensemble est complété par des enduits de chaux traditionnels côtés extérieur et intérieur. « Les ouvrages en béton de chanvre ont la spécificité de rééquilibrer en continu les températures et les taux d’humidité. L’alliance entre les deux matériaux - chanvre et chaux - génère un écrêtage thermique et une régulation hydrique en toute saison », explique Philippe Septier, responsable marketing du groupe BCB (fabricant de ce couple chanvre « Chanvribat » et chaux aérienne « Tradical » PF 80 M). Une caractéristique qui placerait la consommation énergétique des bâtiments (estimée à 50 kWh/m² par an) 20 % en dessous des exigences de la RT 2012 pour les logements collectifs.

Panneaux préfabriqués

Les architectes ont choisi de recourir à la semi-préfabrication des parois verticales à ossature bois des deux bâtiments. Fabriqués par l’entreprise francilienne Méha, des panneaux de 5 à 6 m de longueur et 2,70 m de hauteur, associant l’ossature bois et le panneau de contreventement, ont été livrés sur le site. Ils ont été assemblés pour recevoir par projection mécanique le béton de chanvre à raison de 60 m² par jour sur une épaisseur de 28 cm sur les murs et de 30 cm sur le toit.

« L’avantage de ce procédé est dans la préservation de la fonction d’isolation répartie. Le béton de chanvre est appliqué en continu sur les longueurs et les hauteurs sans interruption de pose, pour éviter la création de ponts thermiques », justifie l’entreprise JR Bât, qui précise par ailleurs que cette solution a également été pensée pour optimiser l’organisation du chantier, minimiser l’approvisionnement et l’emprise des matériaux à stocker sur le site. « Enfin, le caractère biosourcé du béton de chanvre nous a encouragés à privilégier les circuits courts. »

La vingtaine de compagnons de JR Bât a été formée durant deux jours à la mise en œuvre du béton de chanvre. Olivier Legrand reconnaît pourtant une certaine complexité dans la réalisation. « La pose des volets a été délicate. La mise en œuvre de l’enduit et les détails de finition doivent être adaptés dès lors qu’ils s’appliquent sur du béton de chanvre. »

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