La révision du plan d'occupation des sols de la ville de Marseille avance à grands pas. Dernière étape en date, la présentation, au conseil municipal, d'un projet fixant l'ouverture de nouvelles zones à l'urbanisation. Il faut dire qu'en dépit de sa superficie (24 000 hectares), la cité phocéenne s'estime à l'étroit dans les contraintes du POS actuel.
« Si Marseille veut retrouver une population de 820 000 habitants à l'horizon 2025, il faut bien créer dès aujourd'hui, de nouveaux espaces pour l'habitat et l'activité économique », martèle Claude Vallette, l'adjoint délégué à l'urbanisme. Cette volonté de développement est cependant savamment compensée par le souci, exprimé récemment par Jean-Claude Gaudin, de « ne pas bétonner les zones vertes ». Le projet adopté par les conseillers municipaux, le 26 avril, tient compte de ces deux objectifs.
Si les nouveaux secteurs urbanisables représentent un périmètre non négligeable (environ 800 hectares), une gradation est établie entre des zones « d'extension à densité réduite », des périmètres « à dominante d'habitat » et des sites de loisirs dont la plupart sont gagnés sur des espaces jusqu'ici naturels.
Le futur POS devrait donc permettre un développement urbain de certains îlots, en particulier au nord de la ville, où les abords des massifs de la Nerthe et de la chaîne de l'Etoile vont changer de vocation. Une partie de ces terrains sera dédiée à l'accueil des entreprises. L'ouverture à l'urbanisation prévoit en effet que 250 hectares seront affectés à l'économie. Il s'agit notamment des secteurs de Château-Gombert (50 hectares le long du futur CD4D), Saint-André (9 hectares), Saint-Louis (5 hectares) ainsi que de la zone franche de Saumaty (10 hectares).
A l'est de la cité, notamment dans les quartiers d'Eoures et des Camoins, où existe une forte demande d'habitat individuel et de petits immeubles, plusieurs parcelles vont également devenir constructibles. Le reste de la nouvelle cartographie de la ville s'apparente nettement plus à de la « microchirurgie » foncière, quelques hectares étant ça et là déclassés au coeur de la trame urbaine et des noyaux villageois. Un processus que Jean-Claude Gondard, le secrétaire général de la ville, compare à une « reconstruction de la ville sur la ville », et qui s'appuiera notamment sur la reconquête de plusieurs friches industrielles.
CARTE : Les espaces sont libérés pour l'habitat et l'activité économique.