D'ici 2030, 620 bus électriques circuleront sur le réseau historique de la Régie des transports marseillais (RTM) couvrant quatre des 92 communes de la métropole Aix-Marseille-Provence (Marseille, Allauch, Plan-de-Cuques et Septèmes-les-Vallons). Pour réussir ce basculement, l'opérateur renouvelle sa flotte et a lancé un programme de travaux dans ses dépôts de La Rose, Saint-Pierre, La Capelette et Arenc : création de zones de charge, installation de transformateurs et d'un système de distribution électrique nécessaire à la recharge des bus, système de supervision de la charge…
Premier concerné avec un chantier qui a débuté en 2024 pour s'achever en 2026 (coût : 15 M€HT), le site de La Rose disposera à terme d'une puissance totale de 20 MW lui donnant la capacité de recharger les batteries de 225 bus électriques. Concrètement, il sera alimenté en courant fort au moyen de deux postes électriques de 10 MW chacun issu de deux sources différentes pour sécuriser la recharge du parc.
S'affranchir du risque de pannes. Alliant génie civil et travaux électriques, l'opération mobilise plusieurs directions (infrastructures, installations fixes et systèmes, matériel roulant) de la RTM pour concevoir une architecture électrique et un schéma de distribution suffisamment robustes avec un double objectif : disposer de bus rechargés tous les matins et s'affranchir du risque de pannes. Réalisé en site occupé par, entre autres, Spie/ Malet (VRD, gros œuvre), Santerne Fluides, CMBC (serrurerie), GER (second œuvre), le chantier a débuté par la démolition du hangar de remisage dont la structure métallique de 15 000 m2 n'était pas compatible avec la réglementation relative aux sites accueillant des équipements de charge électrique. Il se poursuit actuellement avec la création des caniveaux qui recevront les futurs câbles et des installations essentielles à l'alimentation des chargeurs, ainsi que celle des locaux techniques nécessaires. Il se terminera par l'installation des 13 500 m2 d'ombrières photovoltaïques qui couvriront l'intégralité des zones de charge et produiront les 3,5 MWh consommés par la RTM.
Le dépôt de Saint-Pierre, lui, va faire l'objet d'une refonte totale pilotée par GCC, mandataire du groupement titulaire du marché global de performance de 61 M€ HT. Pour permettre ces travaux, un site de remisage provisoire a été aménagé sur celui dit des « anciennes Pharmacies militaires » où GCC et la RTM mènent un test grandeur nature. L'entreprise a ainsi coulé deux dalles de 100 m2 afin de comparer la durabilité, la résistance et le comportement dans le temps de deux bétons différents : l'un composé de 20 % de granulats issus de la fossilisation de déchets de chantiers non recyclables mis au point avec Hoffmann Green Cement et Néolithe ; l'autre classique. Situées à l'emplacement de la station de carburant, chacune subit la même charge et le même trafic avec le passage de 100 bus par jour. Des relevés réguliers seront réalisés, et le diagnostic est attendu fin 2026.
« Comme c'est un ouvrage provisoire, la prise de risque est limitée », précise Lionel Blanc, directeur d'exploitation de l'agence Provence de GCC.