La première évaluation réalisée a été celle du collège génie industriel (l'une des sections de l'ENPC). Elle s'est terminée en juin 1997. « Cette évaluation, qui faisait peur aux enseignants, leur a finalement beaucoup plu. Dans la foulée, d'autres demandes d'évaluations ont été formulées. La méthode utilisée pour le collège génie industriel a servi de modèle », explique Nicole Goujon, professeur et chargée de la mission évaluation de l'ENPC.
Le mastère management public maîtrise technique (MPMT), aménagement et maîtrise d'ouvrage urbaine (Amur), les mastères génie urbain, ouvrages d'art et ingénierie du bâtiment ont été lancés à leur tour.
L'évaluation du mastère génie urbain a été terminée en novembre 1998. Celle du mastère Amur devrait l'être en septembre prochain.
A l'ENPC, les évaluations sont conduites par une mission d'évaluation interne. Celle-ci est dirigée par Nicole Goujon qui s'entoure d'un comité de pilotage. L'évaluateur interne est notamment garant des conditions de succès de la démarche parce qu'il connaît les acteurs et le fonctionnement de la formation. Un évaluateur extérieur, dont le profil et le moment d'intervention varient pour chaque évaluation, participe également. Il est garant de l'objectivité des résultats. Pour le mastère Amur, Bernard Ducroix, consultant extérieur, a été chargé de recueillir le point de vue des élèves des deux dernières promotions.
Autre point important de l'évaluation : une participation large impliquant tous les acteurs (élèves, anciens élèves, enseignants, maîtres de stage et employeurs). « On réfléchit et évolue ensemble. Il n'y a pas de jugement extérieur. C'est en cela que l'évaluation est différente d'un audit », explique Nicole Goujon.
Souvent, d'ailleurs, les responsables des formations impliqués dans les évaluations intègrent les résultats des évaluations, avant même que ces dernières ne soient achevées. Le mastère Amur a ainsi modifié le contenu des cours pour intégrer les premiers éléments mis en évidence par l'évaluation. Il n'y a donc pas d'effet de surprise finale comme c'est le cas lors d'un audit.
Il est néanmoins important de terminer une évaluation par l'annonce de décisions et par leur communication auprès de tous les participants. « Si ce n'était pas le cas, elle risquerait d'être vite discréditée », conclut Nicole Goujon.
* Voir l'enquête sur les mastères dans « Le Moniteur » du 19 février 1999, p. 70.