Alors que la demande de logements sociaux connaît une forte augmentation dans les Pays de la Loire, passant de 100 000 en 2019 à 120 000 au 1er février 2024, les opérateurs sont à la peine. Avec 5 128 agréments accordés, 2023 est l'une des pires années qu'ils aient connues, à l'exception de 2020 où la production avait chuté à 4 785 unités en raison de la crise du Covid. « Nous avons atteint 76 % de nos objectifs, relativise Axel David, directeur de l'USH des Pays de la Loire, qui pointe une grande disparité entre les territoires. Il y a heureusement une large mobilisation des collectivités locales. »
Dans la métropole nantaise où le nombre de logements agréés est passé de 2 614 en 2016 à 955 en 2023, les élus ont réagi en adoptant l'été dernier un plan de relance pour débloquer la production et retrouver les niveaux fixés par le plan local de l'habitat, soit 6 000 logements par an, dont 2 000 sociaux. « Ceux agréés dans la métropole ont été sortis avec les dents et en grande partie grâce à cette enveloppe », reconnaît Axel David.
Le plan de relance mobilise un budget exceptionnel de 20 M€ sur trois ans à destination des bailleurs sociaux, dont 10 M€ d'aides à la pierre pour débloquer des projets. « Dans la métropole, le logement social était trop dépendant des promoteurs, avec 70 % de la production réalisée en Vefa, explique Jérôme Baratier, directeur général délégué de la collectivité en charge de la fabrique de la ville écologique et solidaire. L'objectif de ce plan est que les bailleurs redeviennent maîtres de leur production. »
Plus de flexibilité dans la programmation. Les services de la métropole ont reçu pour consigne d'examiner l'instruction de chaque projet avec pragmatisme et d'apporter plus de flexibilité dans la programmation en allant au-delà des PLAI/PLUS qui représentent plus des deux tiers de la production. « Nous venons de relever les plafonds du PLS, et il nous faut agir davantage sur le logement intermédiaire (LLI) », fait remarquer Jérôme Baratier. La méthode semble porter ses fruits. « En six mois et en ne dépensant que deux des 10 M€, nous sommes parvenus à débloquer près de 1 000 logements. Il nous en reste 1 335, même si ce ne sont probablement pas les plus simples à sortir », reconnaît-il.
L'autre volet du plan consiste à soutenir le développement de Nantes Métropole Habitat. Profitant d'une possibilité récemment offerte aux offices HLM d'émettre des titres participatifs, il va permettre au bailleur d'abonder son haut de bilan à hauteur de 10 M€ pour des projets de densification, de surélévation de logements et d'acquisition foncière. « Cette somme vient consolider une enveloppe que notre conseil d'administration a votée pour prendre des positions foncières de l'ordre de 8 M€ en 2024, ce qui est un effort sans précédent », déclare Marc Patay, directeur général de l'office, qui estime que « ces titres participatifs sont une grande bouffée d'oxygène pour les OPH ».