La bibliothèque universitaire des sciences humaines et sociales (BU SHS) de l'université de Lille va connaître une nouvelle jeunesse éclairée grâce à un marché global de performance piloté par Rabot-Dutilleul Construction. De grandes baies vitrées, un intérieur et des circulations totalement modifiés sont en effet au programme de la réhabilitation de ses 17 000 m² SP sur le campus de Pont de Bois, à Villeneuve-d'Ascq (Nord).
C'est l'agence Carta-Reichen et Robert Associés, spécialiste du « déjà-là », qui conçoit ce projet de 44,4 M€ HT. Il vise à adapter aux standards modernes le monolithe en lévitation « très compact et dont la structure en poteau/poutre/plancher conçu par Pierre Vago dans les années 1970 offre une grande flexibilité », se félicite Marc Warnery, directeur de l'agence, tombé amoureux de ce patrimoine.
Généreuses ouvertures. Après désamiantage, le monolithe sera creusé pour accueillir des fenêtres panoramiques correspondant aux mouvements d'un immense escalier central favorisant les rencontres et la sérendipité. Prolongées par des terrasses ou des loggias, ces généreuses ouvertures feront office de vitrine au bâtiment qui sera habillé d'une vêture métallique de teinte claire composée d'aluminium à 75 % recyclé. A l'intérieur, la vision sera ouverte à la fois vers le bas, en cassant une partie de la dalle, et vers le haut avec la création d'une verrière, supportée par une charpente en bois. Au total, 30 t de bois seront utilisées.
« La restructuration du bâtiment permettra de réduire sa consommation énergétique d'environ 60 % par rapport à 2017 et de respecter les exigences fixées par le décret tertiaire », souligne Jimmy Culiez, directeur régional adjoint de Rabot-Dutilleul Construction. Il ajoute qu'une conception bioclimatique de la façade a permis d'augmenter l'éclairage naturel tout en maîtrisant les apports de chaleur du soleil. Selon lui, le simple fait d'avoir gardé l'ancienne structure réduira de 50 % les émissions de CO par rapport à la construction d'un bâtiment neuf.
Réseau de chaleur. L'édifice, relié au réseau de chaleur, sera recouvert de 2 600 m² de panneaux photovoltaïques. Il sera aussi équipé d'un système de rafraîchissement adiabatique, alimenté par les eaux pluviales stockées dans une cuve de 120 m³. Celles-ci serviront aussi aux chasses d'eau, à nettoyer les panneaux solaires ou à arroser les espaces verts. La tranche ferme d'exploitation du marché concerne les trois premières années de fonctionnement du bâtiment.
Son curage doit bientôt commencer. Le début des travaux de réhabilitation doit intervenir en mai 2024 pour une ouverture attendue en septembre 2026.