Nicolas Sarkozy a annoncé, le 29 juillet, la prochaine introduction à la bourse de Paris de la Société des autoroutes Paris Rhin Rhône et de la Société des autoroutes du Nord et de l'Est de la France. L'ouverture de capital de la SAPRR aura lieu à l'automne, "si les conditions de marché le permettent"; celle de la Sanef étant prévue pour le premier semestre 2005. " Ces introductions en bourse se feront par augmentation du capital des sociétés, pour leur permettre de renforcer leur structure financière à des niveaux comparables à celles de leurs concurrents", annonce le ministre. Il précise que ces opérations feront "une large place aux investisseurs particuliers". Y compris aux salariés des groupes concernés, ils pourront participer à une augmentation de capital réservée.
Ces augmentations de capital des deux groupes, fortement endettés et sous capitalisés (leur ratio dettes sur fonds propres est mauvais) devraient leur permettre d'accroître leur capacité de distribution de dividendes, les dividendes que les deux groupes verseront à l'Etat seront affectés au financement de nouveaux projets d'infrastructures de transport d'envergure nationale par l'agence de financement des infrastructures (Afit). Celle-ci sera mise en place au 1er janvier 2005. Reste que les dividendes versés aux actionnaires seront autant de recettes de moins pour la future Afit, outil du développement des infrastructures, notamment ferroviaires, prévues par le Ciadt de décembre 2003. Le Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, a donc tranché et le coup d'arrêt à la privatisation des sociétés publiques d'autoroutes, annoncé fin décembre, n'est plus de mise. Entre le ministère de l'Equipement, qui était contre ces privatisations et Bercy qui étaient pour, ce dernier l'emporte.
Jean-Michel Gradt
(1) Parallèlement à l'évolution du capital du Groupe SAPRR, le rapprochement opérationnel de l'exploitation des sociétés d'autoroutes alpines (société des autoroutes Rhône Alpes – AREA- Autoroute et Tunnel du Mont Blanc – ATMB - et société française du tunnel routier du Fréjus – SFTRF) sera poursuivi pour optimiser la gestion des flux de trafic à travers les Alpes.
