C'est à deux pas des arènes, entre le musée de la Romanité et l'antique Porte de France, que la Ville de Nîmes a choisi d'installer le palais des congrès qui lui faisait défaut. Le cahier des charges plaçait la barre haut. Les architectes de 3XN et Chabanne
y ont répondu avec brio. « Nous avons imaginé un bâtiment compact, durable et modulable. Ouvert sur la ville, il respecte le quartier historique dans lequel il s'insère par son échelle, ses tonalités et ses matériaux, tout en affirmant sa propre identité », commente Jan Ammundsen de l'agence danoise 3XN.
Deux ensembles dont les entrées vitrées se font face composent le futur équipement. Reliés par une passerelle, ils s'embrassent en partie haute et s'ouvrent sur un double atrium desservant les différentes entités du programme. D'un côté, un auditorium en bois accueillera 700 places. De l'autre, le hall d'exposition donnant sur un jardin sera surmonté par des salles de réunion et un restaurant avec terrasse au dernier niveau. Pour qu'il se tienne à distance des édifices voisins, le Palais des congrès a été pincé en plusieurs points. Les ondulations qui en résultent adoucissent la perception du volume tandis que les façades se soulèvent par endroits en vue de créer de nouveaux liens avec l'espace public, notamment sous forme de placettes.
Flexibilité et rentabilité. « La maille de pierre habillant le bâtiment va nécessiter un façonnage et une mise en place complexes pour qu'elle joue son rôle décoratif et protecteur vis-à-vis du soleil », précise Nicolas Chabanne, architecte et président de l'agence du même nom. Visant le label E+ C- (bâtiment à énergie positive et réduction carbone), le projet combinera toitures végétalisées, panneaux photovoltaïques, géothermie et éclairage naturel filtré par des ouvertures calibrées. « L'ère des Trente Glorieuses aux œuvres d'art dispendieuses est révolue. Nous devons aujourd'hui marier l'esthétique et l'usage, jusque dans l'aménagement intérieur, qui offre ici des liaisons fluides entre les espaces et la flexibilité nécessaire à l'organisation d'événements simultanés, et donc à la rentabilité de l'équipement », ajoute Nicolas Chabanne.
Si les fouilles archéologiques ne jouent pas les trouble-fêtes, les premiers congressistes devraient fouler les marches du palais en 2025. Voire séjourner dans l'ex-bâtiment voisin de la CCI, transformé en hôtel. Jean-Paul Fournier, le maire de Nîmes, en fait le pari : « Une part du développement économique va se jouer autour de ce projet. Nous le constatons déjà avec le musée de la Romanité. »