Pour appuyer sa défense de l'énergie finale, le Serce s’appuie sur les résultats d’une enquête d’opinion réalisée, en novembre dernier, par la société d’ingénierie Sintéo auprès de foncières, bailleurs privés, sociétés de gestion d'actifs immobiliers et grands utilisateurs immobilier. La majorité des acteurs ayant répondus aux questionnaires (2/3 ont déjà signé ou envisagent de signer la Charte du Plan Bâtiment Durable pour l'efficacité énergétique des bâtiments tertiaires) demandent que l’objectif d’amélioration de l’efficacité énergétique du parc tertiaire, qui devrait être fixé par décret en 2014, soit établi en énergie finale (énergie pénétrant dans le bâtiment) et non pas en énergie primaire (énergie finale + pertes dans les réseaux + consommation des producteurs et des transformateurs d'énergie).
Le débat entre énergie finale et énergie primaire n’est pas nouveau et refait systématiquement surface lors de la rédaction de textes visant à encadrer la performance énergétique des bâtiments. Olivier Sidler, fondateur et dirigeant du bureau d’études Enertech, avait, dès 2009, tenté d’élucider la question. Il expliquait alors, «l’expression en énergie primaire est la manière la plus scientifique de rendre compte de la qualité des transformations énergétiques. C’est la seule qui n’obère aucun phénomène et permet de prendre des décisions dont on est certain qu’elles reflètent réellement un optimum global pour la collectivité et non l’optimum propre à un élément ou un acteur particulier de la chaîne de transformation énergétique. C’est ainsi la seule façon de ne pas hypothéquer la qualité des enveloppes de bâtiments au profit d’un système de chauffage plutôt que d’un autre».