« Le développement du secteur immobilier fait partie des priorités stratégiques d’Aéroports de Paris (ADP), au même titre que l’activité aéroportuaire », affirme Jila Darabiha, sa directrice de l’immobilier. Et le groupe, propriétaire du plus grand domaine aéroportuaire en Europe (1 250 ha), a les moyens de ses ambitions. Ses réserves foncières dépassent 150 ha sur le secteur d’Orly où l’immobilier apparaît aujourd’hui comme le moteur du développement économique. Les ambitions d’ADP coïncident avec la mobilisation importante des acteurs locaux (départements du Val-de-Marne et de l’Essonne, communes, communautés de communes, acteurs économiques) et de la région pour la redynamisation de ce secteur stratégique de l’Ile-de-France. ADP entend s’inscrire dans le schéma en développant cinq secteurs : Orlytech la Fraternelle, pont de Rungis, le quartier fret, le quartier est (Villeneuve-le-Roi) et, surtout, Cœur d’Orly, destiné à devenir la vitrine du dynamisme de la plateforme, qui s’étendra sur 80 ha autour de l’ancienne N7, entre l’autoroute A 106, l’aérogare sud et le RER C. C’est un des projets d’immobilier de bureaux les plus ambitieux d’Ile-de-France avec, à terme, une offre d’un million de m2 shon.
Une première tranche de 15 ha, comprise dans un rectangle de 500 m par 300 m, sera aménagée à proximité de l’aérogare sud. Le projet en a été confié au groupement de cabinets d’architecture et d’urbanisme Brochet-Lajus-Pueyo et Devillers associés. « Le principe urbain et architectural est fondé sur des îlots disjoints, composés de plusieurs immeubles, reliés pardes passerelles, fermées mais transparentes. Chacun est conçu par un architecte différent, pour assurer une certaine variété », explique Christian Devillers. Les bâtiments dont la hauteur variera de 14 à 24 m disposeront tous de deux à trois étages de parkings souterrains. L’espace entre les immeubles sera végétalisé avec un ensemble de jardins intérieurs reliés par une trame paysagère.
Le programme comprend 190 000 m2 de bureaux haut de gamme visant à répondre prioritairement à des entreprises à vocation internationale. Un hôtel 4 étoiles de 500 chambres (30 000 m2) est également prévu. L’hôtel Ibis (20 000 m2), seul bâtiment existant, installé sur un terrain appartenant au groupe Accor, pourrait être agrandi et complété par un second établissement. Une grande galerie commerciale, large de 15 m, protégée par une couverture gonflable sera construite sur l’axe historique de la N7, aujourd’hui désaffectée, elle traversera le site du nord au sud sur 400 m. La galerie sera reliée avec l’aérogare sud, par une passerelle couverte de 200 m. Un grand centre de congrès international, emblématique de Cœur d’Orly, dont la surface n’est pas encore fixée (entre 13 000 m2 et 25 000 m2) ciblerait en priorité les acteurs de la santé et de la recherche, nombreux dans le sud parisien. L’ensemble trouvera son unité et son identité grâce à un spectaculaire mur de verre de 20 m de haut, qui formera une enveloppe de 750 m aux frontières ouest et sud du Rectangle, dans l’esprit de la paroi vitrée du musée du Quai Branly ou de la façade enveloppe de l’île Seguin. Ce mur, qui pourra exercer une fonction signalétique, aura un rôle de protection, acoustique notamment.
La circulation automobile sera reportée en bordure extérieure. La réussite d’un tel projet passe par l’indispensable amélioration des transports en commun, et notamment une desserte en tramway. Enfin, le TGV est annoncé… pour 2025 avec une gare souterraine. La liaison avec Roissy par la rocade des TGV s’en trouverait améliorée, les gares parisiennes désengorgées et une partie du réseau autoroutier soulagé.
