Le plan Patrimoine antique lancé en Paca, avec 106,71 millions d'euros (700 millions de francs) mobilisés jusqu'en 2006, va marquer un doublement des dépenses en faveur des monuments historiques pendant cette période. Il représente au plan national, la plus importante des interventions engagées régionalement.
Ce plan, qui lie l'Etat (45,73 millions d'euros, soit 300 millions de francs), la région (22,87 millions d'euros, soit 150 millions de francs), les départements et les villes propriétaires des monuments au travers de conventions, devrait aussi bénéficier de crédits européens et d'un peu de mécénat (Caisse d'épargne). Il commence peu à peu à entrer en phase opérationnelle.
« Plusieurs plans d'aménagement et de phasage des travaux ont déjà été exécutés ou sont en cours d'élaboration. Ils sont confiés, soit à un architecte en chef des Monuments historiques, soit à l'architecte des Bâtiments de France de la circonscription concernée. Ils peuvent aussi faire appel à un architecte privé, en fonction des interventions. La maîtrise d'ouvrage est assurée par la Drac (1) et son service des monuments historiques », explique Bernard Millet, conservateur du patrimoine et directeur de l'agence du patrimoine antique Paca. Créée en décembre 2000, cette agence a surtout pour mission de développer des actions culturelles, artistiques, pédagogiques autour de ce plan.
Série de chantiers
Dix sites principaux, les plus importants édifices et monuments de la romanité dans la région (plus une série de monuments ou de sites antiques remarquables), sont concernés. A Arles, le plan d'aménagement pour l'amphithéâtre est bouclé, et des travaux d'analyse de pierres sont en cours. Le projet concernant le théâtre est étudié par l'architecte en chef des Monuments historiques et par un architecte-scénographe, François Seigneur. A Orange (théâtre antique et arc de triomphe), Vaison-la-Romaine (quartiers de Puymin et de la Villasse), Nice (amphithéâtre de Cimiez), des études sont actuellement menées par les archéologues, et les travaux sont attendus courant 2002, comme à Digne-les-Bains (crypte de la cathédrale Notre-Dame-du-Bourg). A Fréjus (amphithéâtre), Marseille (abbaye de Saint-Victor) et Saint-Rémy-de-Provence (Les Antiques), les plans d'intervention sont lancés ou vont être notifiés. « Ce plan tournera à pleine puissance en 2003-2004, quand tous les chantiers seront ouverts », précise Bernard Millet.
Difficile de chiffrer précisément aujourd'hui les investissements par sites tant les estimations de travaux sur ce type de grand édifice sont délicates (on parle de 30,5 millions d'euros pour Arles). Pour répondre aux appels d'offres travaux, les entreprises doivent avoir la qualification Monuments historiques. La disponibilité locale d'une main-d'oeuvre qualifiée ne va pas être une des moindres difficultés de ce plan. Les partenaires vont donc s'atteler à repérer les besoins en formations et en qualifications nécessaires. Des chantiers d'insertion sont aussi prévus.
(1) : Direction régionale des affaires culturelles.
PHOTO : Le lancement de la restauration de l'amphithéâtre d'Arles est prévu fin 2001-début 2002.