Le maire de Paris Bertrand Delanoë demande que soit recensées et mobilisées "dès maintenant" toutes les possibilités d'accueil d'urgence. "Concrètement, la Ville de Paris souhaite que tous les immeubles vacants appartenant à des administrations et à des entreprises publiques soient consacrés à cette priorité" indique-t-il dans un communiqué.
Considérant que "la sécurité des personnes est une priorité absolue", le maire estime dans un communiqué que "la solidarité et la synergie entre l'Etat et les collectivités sont indispensables".
Les services techniques de la ville avec ceux de la Préfecture de Police examineront donc "les conditions de sécurité de chacun des immeubles qu'elle a recensés depuis 2001 et sur lesquels elle travaille", indique le texte.
A cette occasion, "sera établie la liste précise des dispositifs techniques (détecteurs d'incendie, extincteurs, moyens d'évacuation extérieurs, information des occupants) susceptibles de renforcer en urgence la sécurité de ces lieux".
"Lorsque cet impératif de sécurité imposera la fermeture d'un immeuble, l'hébergement devra alors être garanti", dit le maire, estimant qu'il est "nécessaire de recenser et de mobiliser dès à présent toutes les possibilités d'accueil d'urgence, en partageant un effort aujourd'hui très inégalement réparti".
Précisément, la Ville de Paris souhaite "que tous les immeubles vacants appartenant à des administrations et à des entreprises publiques soient consacrés à cette priorité".
Elle demande aussi "que toutes les communes d'Ile-de-France, notamment celles qui n'appliquent pas la loi sur la construction de logements sociaux, s'associent impérativement à cet effort".
Quant aux immeubles libérés pour des raisons de sécurité, "ils devront être réhabilités puis réaffectés au logement social, et non livrés à la spéculation immobilière", souligne la mairie.
Par ailleurs, dans une tribune dans le Monde daté de jeudi, M. Delanoë remarque que l'Etat consacre seulement "sept millions d'euros annuels" à l'action contre l'insalubrité dans toute la France, contre un budget pour la ville de Paris de 152 millions d'euros sur six ans.
Pour lui, l'actuel plan de cohésion sociale, qui "ne prévoit que 360 millions d'euros pour construire officiellement 90.000 logements chaque année, ne dit pas la vérité", puisqu'"en ne consacrant que 4.000 euros en moyenne à chaque logement il ne peut atteindre ses objectifs".
"Pour produire annuellement 100.000 logements sociaux - objectif minimal à viser - ce sont deux milliards d'euros qu'il faut impérativement mobiliser", estime le maire.
Le Maire de Paris redemande la convocation d'une conférence régionale sur l'hébergement d'urgence, pour mieux répartir les structures sur l'ensemble de l'Ile-de-France, estimant enfin que les réquisitions, même si "elles ne constituent pas l'alpha et l'omega", représenteraient "un acte symboliquement fort".