Pays de la mer Baltique Le rebond

-La région devrait connaître une forte croissance. -La BEI est un acteur important de ce développement.

Pour son troisième forum, la BEI (Banque européenne d'investissement) avait choisi pour thème : « La coopération par-dessus les mers en Europe du Nord ». L'occasion pour quelque 350 dirigeants réunis à Stockholm de prendre conscience des progrès réalisés par les pays riverains de la mer Baltique pour développer la coopération interrégionale dans la perspective de l'Union économique et monétaire et de l'élargissement aux pays d'Europe centrale et orientale (Pecos). Un développement pour lequel la BEI joue un rôle important, notamment en finançant des infrastructures.

Véritable bassin de 70 millions d'habitants, cette région devrait connaître ces prochaines années une forte croissance, sous l'effet de l'adhésion, il y a peine trois ans, de la Suède et de la Finlande à l'Union européenne (UE). « Les pays de la mer Baltique devraient maintenant connaître une croissance supérieure à celle de l'UE », a même déclaré Göran Persson, le Premier ministre suédois. Ajoutant que « dans cette région, on trouve à la fois de jeunes marchés à croissance rapide (de 5 à 6 % par an), comme la Pologne, les Etats baltes et le nord-ouest de la Russie, et des économies développées, comme les pays nordiques qui sont maintenant sur la voie de la croissance. » Ainsi, dans ses dernières prévisions pour 1998, la Commission européenne prévoit une croissance de 3,3 % au Danemark, de 4 % en Finlande et de 2,9 % en Suède (la moyenne pour l'UE étant de 3 %).

La priorité aux réseaux de communications

De plus, l'élargissement de l'UE est importante pour l'avenir de la région puisque quatre pays (Pologne et Etats baltes) souhaitent en faire partie (avec un possible problème régional si, parmi les trois pays baltes, seule l'Estonie fait partie de la « première vague » d'adhésions).

Mais, là plus qu'ailleurs, un développement économique durable doit s'appuyer sur des communications. Un secteur où la BEI est active. Son président, sir Brian Unwin, l'a confirmé lors du forum : « Le développement de l'Europe du Nord est pour nous une priorité et nous souhaitons contribuer à la création d'infrastructures nécessaires pour relier entre eux les pays d'Europe du Nord et rapprocher les Pecos du reste de l'Europe. »

Ainsi, l'ouverture du lien fixe sur le Grand Belt, véritable trait d'union de 18 km entre l'est et l'ouest du Danemark, améliore les communications. Avec des prêts de près de 10 milliards de francs pour un investissement de plus de 36 milliards, la BEI a été la première source de financement de ce projet. Pour sa part, le lien fixe sur l'Oresund reliera en l'an 2000 le Danemark et la Suède. A ce jour, la BEI a soutenu sa construction par des prêts équivalents à 5,2 milliards de francs.

Par ailleurs, les investissements liés à la réalisation du « triangle nordique », corridors ferroviaire, routier et maritime reliant entre elles les quatre capitales nordiques (Oslo, Stockholm, Helsinki et Copenhague), ont bénéficié, ces deux derniers exercices, de prêts à hauteur de 1 milliard de francs intéressant les tronçons en Suède et de 2,5 milliards pour les investissements situés en Finlande. Tous ces investissements prolongent l'appui plus ancien de la BEI pour l'amélioration des infrastructures au Danemark où les projets de communication d'intérêt européen ont bénéficié depuis 1992 de plus de 18 milliards de francs. De plus, en mai, un premier prêt a été octroyé pour l'extension de l'aéroport de Copenhague.

De 1990 à 1996, le montant des prêts accordés par la BEI aux onze Pecos avait atteint 31,7 milliards de francs, dont 9,3 milliards pour la Pologne, 450 millions pour l'Estonie, 205 pour la Lettonie et 666 millions pour la Lituanie. Pour la période 1997-1999, la BEI devrait accorder 23,2 milliards pour ces onze pays.

En Pologne et dans les Etats baltes, la banque finance surtout les réseaux transeuropéens (réhabilitation de la ligne de chemin de fer E-20 Berlin-Moscou ; le corridor I Tallinn-Varsovie et Ia Riga-Gdansk ; le corridor II Berlin-Minsk-Moscou...), les investissements pour les réseaux nationaux et internationaux (ports et aéroports), des projets dans l'énergie et l'environnement.

Enfin, dans cette région, tout comme ailleurs, le PPP (Partenariat-Public-Privé) va se développer pour financer les infrastructures. Une formule dans laquelle la BEI a bien l'intention de jouer un rôle moteur.

GRAPHIQUE :

INVESTISSEMENT DANS LES INFRASTRUCTURES

Depuis leur récente adhésion à l'Union européenne, la Suède et la Finlande ont déjà largement profité des prêts de la BEI pour financer des projets d'infrastructures.

TRACES

Réseaux transeuropéens financés par la BEI en Europe du Nord (de 1993 à sept. 1997)

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