Comment ont évolué les relations entre paysage et aménagement, depuis la dernière édition de Paysalia qui s’est tenue avant la crise sanitaire ?
En sortie de Covid, les marchés urbains et ruraux suivent une trajectoire contrastée. Les services d’espaces verts de la ville et de la métropole lyonnaise nous le confirment : les communes urbaines identifient parfaitement les services rendus par la végétalisation des espaces publics dans les domaines de la santé, du bien-être ou de l’adaptation au changement climatique.
Il n’en va pas de même dans le monde rural, dont les attentes restent concentrées sur le fleurissement et l’embellissement.
Le salon peut-il contribuer à démontrer aux collectivités l’utilité de la démarche paysagère ?
C’est tout l’intérêt d’un événement non virtuel : favoriser les rencontres. Une fois de plus, la journée Ville verte du 2 décembre fait le plein auprès des élus et des techniciens territoriaux, grâce au soutien de l’association des directeurs de services d’espaces verts Hortis.
Après les échanges, la visite de réalisations exemplaires explique ce succès. Dans le quartier Castellane, site vitrine du plan Canopée de la métropole, Frédéric Ségur, directeur adjoint du patrimoine végétal, éclairera les participants sur les espèces d’arbres adaptées au changement climatique. Dans le secteur de la confluence, la société publique locale montrera le réaménagement urbain d’un ancien site industriel. Enfin, les participants découvriront le biotope asiatique réalisé dans le zoo du parc de la Tête d’Or.
En constante progression depuis sa création voici 12 ans, la fréquentation de Paysalia peut-elle encore croître ?
Avec 1000 à 1100 marques annoncées, nous devrions retrouver le niveau de 2019, ce qui offre une belle perspective après la perturbation traversée par le monde des salons en raison du Covid. Mais Paysalia veut conserver une taille humaine, et plus que les chiffres, ce qui nous intéresse, c’est l’efficacité, c’est-à-dire les développements qui font sens par rapport au marché.
J’observe par exemple l’intérêt croissant du secteur de la piscine, avec 20 entreprises annoncées : elles ressentent le besoin d’une vision globale de l’aménagement apportée par le paysage. Ce type d’agrégation peut s’appliquer à d’autres spécialités, comme les mobilités, l’éclairage ou la biodiversité.
Cette idée vous amène-t-elle à renforcer les synergies entre Paysalia et le salon de la pierre naturelle Rocalia, qui se déroule au même moment dans l’enceinte de d’Eurexpo ?
Autour du thème du minéral et du végétal, les conférences contribueront à la valorisation conjointe des marques Rocalia et Paysalia. Dans la rénovation comme dans la création de nouveaux espaces, la coopération entre la pierre et le paysage peut aller plus loin.
Filière en tension, le paysage peut-il s’appuyer sur Paysalia pour renforcer son attractivité ?
Le thème du Bon vivant, choisi cette année pour le concours du Carré des jardiniers, entre en résonnance avec les enjeux de formation et de recrutement. En plus des experts et des professionnels, un jury d’étudiants contribuera à la médiatisation de l’événement dans la jeunesse. Le lauréat portera l’image de la filière pendant les deux années à venir.
Dans le même esprit, le salon accueillera à nouveau la finale du concours national de reconnaissance des végétaux. Les 1500 étudiants attendus pendant les trois jours contribueront au rayonnement des métiers, en réponse au besoin crucial des entreprises.