« Les nombreuses pathologies liées aux peintures et rencontrées sur chantier relèvent de causes excessivement simples », souligne Rolland Cresson, ingénieur au CEBTP. A l'occasion d'une réunion d'information organisée le 6 juin dernier à Paris par le Groupement Ile-de-France des professionnels de la peinture et de la finition (GPPF), cet expert a rappelé que l'eau génère directement ou indirectement 80 % des sinistres à l'intérieur des bâtiments.
Parmi les causes majeures de désordres, la moitié concernent l'organisation même du chantier et l'insuffisance des délais. Des revêtements sont parfois posés sur des supports humides. On remarque aussi des phénomènes de saponification ou des poussées d'huiles de démoulage des bétons et de produits de cure. L'insuffisance de travaux préparatoires, les erreurs d'application, notamment des bicomposants, comme la fragilité des anciens fonds constituent d'autres sources de désordres.
Humidité et délai trop bref
Pour justifier un phasage respectueux des finitions, Rolland Cresson signale aussi que le phénomène d'écaillage des enduits et des peintures observé sur les plafonds de béton neufs provient généralement d'une application de peinture dans un délai trop bref après la réalisation de plancher béton sur prédalles gâchées sur chantier : d'octobre à avril, ce délai devrait être de soixante jours.
De même, l'application de peintures mates en pièces humides impose la prescription d'une impression du support. Sans quoi, le revêtement trop poreux transmet une quantité importante de vapeur au support qui gonfle ; conjugué à la traction de la peinture sur l'enduit, ce phénomène produit une rupture d'adhérence du feuil. Il est donc impératif de respecter le taux d'humidité du support prescrit dans le DTU 59-1 : 5 %.