Caractérisée par ses vallées, ses coteaux et son habitat dispersé, la communauté de communes de Prayssas (10 communes, 4 335 hab., 4 hab./km2, Lot-et-Garonne) est un territoire très rural. Située à une quinzaine de kilomètres d’Agen, elle subit une pression urbaine liée à la raréfaction des terrains à bâtir sur l’agglomération. Or, la moitié des communes ne disposent pas de document d’urbanisme. Compte tenu de l’augmentation des demandes de permis de construire et de la préoccupation locale de protéger le cadre de vie, les élus ont engagé une réflexion sur l’accueil à la construction. L’étude paysagère et d’urbanisme, réalisée en 2006, s’est ainsi concentrée sur la question des extensions et de la construction des maisons individuelles.
Née en réaction au développement de lotissements linéaires constatés sur le département, la démarche est devenue constructive : « Il fallait trouver les outils pour préserver notre territoire mais aussi pour protéger les élus confrontés à la demande de foncier. Le choix de l’étude est né de la prise de conscience que nous n’étions pas capables de démontrer seuls les spécificités de notre territoire », déclare Bernard Sapparrart, président de la communauté de communes. « L’urbanisation est inéluctable et nous sommes trop pauvres pour gâcher nos paysages avec des projets médiocres », renchérit Alain Merly, député-maire de Prayssas.
Le CAUE, la DDE et le Service départemental de l’architecture et du patrimoine de Lot-et-Garonne ont ainsi aidé à la définition du cahier des charges de l’étude avec comme préalable la nécessité de raisonner au niveau intercommunal pour déboucher sur une cohérence territoriale. Aujourd’hui, la compétence pour l’élaboration des documents d’urbanisme a été transférée à la communauté de communes, et l’élaboration du futur PLU intercommunal, en phase de rédaction du PADD, va permettre d’explorer toutes les thématiques. La recherche d’un équilibre entre le renouvellement urbain et l’extension compte parmi celles-ci : « Il s’agit de réhabiliter les ruines, supprimer la vacance, changer les dépendances d’affectation, boucler les dents creuses… », énonce l’urbaniste Philippe Millasseau. Parmi les autres préconisations figure la fin du mitage : « L’objectif du PLU intercommunal consiste à sortir de la démarche d’opportunité, focalisée sur le rapport terrain/propriétaire, pour entrer dans le cercle vertueux du projet avec une démarche prospective agissant notamment sur la maîtrise du foncier », ajoute-t-il.
En définitive, les élus ont compris que le PLU est l’outil de prédilection pour définir un projet jusque dans les détails, d’autant que l’étude paysagère et d’urbanisme a montré la pression foncière, mais aussi la population vieillissante et les centres-bourgs délaissés.
