Plus belle réussite, plus grand regret… Alain Maugard, président de Qualibat et ancien président du CSTB

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Pendant quinze ans à la présidence du Centre scientifique et technique du bâtiment et aujourd’hui président de Qualibat, Alain Maugard est passionné par le bâtiment et la ville durable. Ce visionnaire avait prédit le bâtiment à énergie positive dès les années 2000.

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Alain Maugard, président de Qualibat

Quelle est votre plus grande satisfaction professionnelle ?

Ce qui me réjouit le plus, sans hésitation, c’est la formidable aventure du bâtiment à énergie positive, cette utopie devenue réalité en France comme en Europe et dans le monde.

Lorsque j’étais président du CSTB, j’ai publié en janvier 2005 dans la revue de prospective Futurible, avec deux de mes collaborateurs, Jean-Christophe Visier et Daniel Quénard, un article sur ce thème alors considéré par beaucoup comme farfelu. Aujourd’hui, la grande surprise est que ce rêve est réalisable avant même l’horizon de 2020.

Il a été poussé par la formidable opportunité du Grenelle, avant qu’une directive européenne envisage les bâtiments à énergie zéro.

Et l’aventure ne s’arrête pas là car ce succès du bâtiment à énergie positive entraîne des réflexions sur l’autonomie énergétique des quartiers et même des villes. Une nouvelle liberté de choix s’offre désormais aux territoires : dépendre d’une distribution centralisée de l’énergie ou acquérir une autonomie partielle en auto consommant l’énergie produite sur le territoire. Ces possibilités nouvelles amènent les quartiers et les villes à vouloir tâter de l’autonomie en eau, voire en ressources alimentaires. C’est la « troisième révolution industrielle » prônée par Jeremy Rifkin.

Par ailleurs, en creusant l’écart avec les bâtiments anciens aux faibles performances énergétiques, les bâtiments à énergie positive entraîneront la rénovation du parc ancien contraint de se mettre à niveau pour ne pas subir un déclassement de sa valeur patrimoniale.

Quel est le plus grand regret de votre carrière ?

L’un des plus graves échecs du bâtiment est de ne pas avoir pu contenir l’envolée des prix du foncier qui confisque une bonne partie de la plus-value des constructions au profit de la rente immobilière. En France, la hausse des prix de l’immobilier ne profite malheureusement qu’aux propriétaires fonciers, ne récompense pas les avancées en termes de performances des bâtiments et n’est pas créatrice d’activités, donc d’emplois.

En 1981, alors directeur adjoint du cabinet du ministre de l’Urbanisme et du Logement, j’ai participé à l’élaboration d’un projet de loi instituant un impôt annuel sur le foncier qui avait pour objectif d’inciter à vendre plus vite, à réduire la spéculation. Malheureusement, ce texte a été enterré.

Un moyen de sortir de cette spirale serait aujourd’hui de mettre en place une politique offensive d’augmentation de l’offre foncière doublée d’un mécanisme d’achat du foncier par les pouvoirs publics avant la construction des infrastructures de transport desservant ces terrains. La plus-value réalisée une fois les transports en place permettrait de financer ces derniers. La valeur des sols est le fait de décisions et de financements collectifs et non individuels.

La création de valeur devrait donc bénéficier en retour à la collectivité.

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