Paris vient de connaître son mois de juillet le plus froid depuis 1934 et voici que la capitale étouffe dès la mi-août, de chaleur et de pollution. Triste privilège de grande cité ? Plus vraiment, car le niveau d'alerte 2 (plus de 180 microgrammes d'ozone par mètre cube d'air) a été dépassé en début de semaine dans 14 agglomérations françaises, et pas forcément dans les plus importantes puisqu'outre Paris, on trouve dans la liste dressée par l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie : Epinal, Chalon-sur-Saône, Rouen-Le Havre, Strasbourg-Mulhouse, Lille, Grenoble, Thionville, Orléans, Bordeaux, Reims, Nice, Clermont-Ferrand et Aix-en-Provence...
L'ampleur du phénomène semble d'autant mieux appréhendée aujourd'hui que la quasi totalité des grandes villes françaises sont désormais dotées de moyens d'analyse et de mesure de la pollution atmosphérique. Mais elle ne peut manquer de frapper les esprits car elle intervient à un moment de l'année où le trafic automobile est considérablement réduit dans la plupart de ces villes. Dans ces conditions, l'origine du problème ne réside pas seulement dans la conjonction jusqu'ici plus traditionnelle d'une circulation automobile importante dans une période sans vent. C'est sur toute l'organisation de la mobilité dans (et autour de) la ville qu'il convient de se pencher, et par conséquent sur la conception de la ville elle-même.
La sensibilité des Français aux questions de santé publique est telle que les pouvoirs publics ne pourront pas limiter leurs solutions miracles à une alternance de la circulation. Les contrats de plan Etat-régions ne manqueront certes pas d'intégrer l'urgence du développement des transports collectifs à travers l'Hexagone, mais c'est aussi à chaque ville de se « mieux penser » et, peut-être, aux promoteurs des tunnels urbains, d'en faire valoir certains des avantages...
PHOTO
Paris n'a plus l'apanage de la pollution atmosphérique. Nombre d'agglomérations françaises sont aujourd'hui touchées.