A quatorze mois de son ouverture (le 22 mai 1998), l'Exposition de Lisbonne commence à inquiéter les autorités locales. Dernier rebondissement : la nomination par le Premier ministre socialiste Antonio Guterres d'un proche du pouvoir - José de Melo Torres Campos - comme commissaire d'Expo 98 (1), après la démission de Cardoso e Cunha. Ce dernier était en effet accusé d'être responsable de dérapages budgétaires : de 8,6 milliards de francs au départ, les dépenses sont passées à 13,4 milliards, avec un déficit de 1,9 milliard. Il n'est désormais plus question d'autofinancement, les terrains destinés à la construction de logements sociaux n'ayant pas encore été tous vendus.
Tout semblait pourtant avoir été prévu pour éviter l'échec financier de l'Exposition universelle de Séville en 1992, en programmant en amont la reconversion des pavillons en infrastructures sportives et culturelles permanentes. Le devenir des aides communautaires pose lui aussi question, à cause de l'accroissement du niveau de vie au Portugal (2). Le fonds de cohésion de l'Union européenne, qui représente, chaque année, 2,5 milliards de francs pour financer les projets de transport et d'environnement, pourrait ne pas être reconduit après 1999.
Dans ce cas, qu'adviendra-t-il de l'aménagement de la vallée du Tage, en amont de la capitale ? Le pont Vasco de Gama sera-t-il relié avant l'Expo à l'autoroute du Sud, vers l'Espagne ? Enfin, la nouvelle ligne de métro arrivera-t-elle à temps sur le site de l'Expo ? Un effondrement est survenu le 11 décembre dans la station Olivais sur la ligne D (chantier de Spie Batignolles). Le tunnelier attend le déblaiement de la nef, qui devrait retarder les travaux de deux mois environ.
Les contribuables portugais craignent à juste titre de voir leur feuille d'impôts singulièrement alourdie...
(1) L'établissement public chargé de l'organisation de l'Exposition universelle. (2) Le Portugal ne représente que 1 % du PIB de l'Union, et perçoit 11 % des fonds structurels, tant que son PIB par habitant demeure en deçà de 75 % de la moyenne communautaire.
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Le site de l'Expo 98 s'étend sur 60 hectares, sur la rive droite du Tage.
Il accueillera la gare d'Orient, le Pavillon de l'utopie (un « oeuf » en bois lamellé-collé), l'Oceanario, une grande halle pour plus de cent pays représentés, et l'extrémité du pont Vasco de Gama.
