Le projet de restructuration et d’extension du stade de football de la Meinau sera soumis au vote du conseil de l’Eurométropole de Strasbourg (Bas-Rhin) le 27 septembre 2019. L’agglomération, la Ville et le Racing-club de Strasbourg en ont présenté dès ce lundi 16 septembre le contenu, tel qu’il ressort de la concertation publique ayant suivi la fixation des lignes directrices en mai dernier. « Cet échange avec le public a confirmé son attachement à garder un stade en centre-ville et l’authenticité propre à une enceinte sportive intra-muros, de même que la recherche d’une capacité ambitieuse, mais réaliste », décrit Marc Keller, le président du club.
La traduction en est donc une restructuration sur site, qui fera passer le nombre de places de 26 300 à 32 500 places, pour un montant d’investissement confirmé par rapport à l’épure initiale d’il y a quelques mois, soit 100 millions d’euros TDC (toutes dépenses confondues).
Ceux-ci seront intégralement apportés par les collectivités : 50 % par l’Eurométropole, 25 % par la région Grand Est et 12,5 % chacun par la Ville et le conseil départemental du Bas-Rhin. A ce chiffre, s’ajoutent toutefois environ 30 millions d’euros à la charge du Racing-club pour les dernières touches à la rénovation, la construction d’un nouveau centre d’entraînement et la refonte du centre de formation.
« Soutien aux architectes »
Au niveau des travaux, le point principal consistera à surélever la tribune sud. Le chantier doit se dérouler par phases de juin 2022 à août 2025, ce qui signifie un décalage d’un an pour sa livraison complète par rapport au calendrier initial. Cet allongement constitue la conséquence assumée du temps passé pour réfléchir au meilleur cadre.
Le verdict en a été dévoilé ce lundi : au marché global de performance envisagé, les collectivités locales ont finalement préféré une procédure en loi MOP classique. « Le marché global de performances est trop proche du PPP (partenariat public-privé) qui n’a pas donné que des résultats heureux. La procédure loi MOP nous permettra de mieux maîtriser le pilotage, elle apportera la souplesse de réponse pour s’adapter aux changements de réglementations qui pourraient intervenir au fil du projet, entraînant l’adaptation du programme », a justifié Robert Herrmann, président de l’Eurométropole. Selon l’élu, le cahier des charges sera rédigé de façon suffisamment stricte pour tenir les délais et le budget.
Robert Herrmann présente aussi cette décision comme un « soutien aux architectes ». L’Eurométropole lancera dès octobre 2019 le concours de maîtrise d’œuvre. Avec l’avis du club, elle choisira en décembre les quatre équipes sélectionnées d’architectes et bureaux d’études, puis le lauréat à mi-2020. Le dépôt de la demande de permis est attendu au printemps suivant, de façon à lancer les appels d’offres de travaux au dernier trimestre 2021.
En parallèle, la collectivité va recruter un assistant à maîtrise d’ouvrage, dont elle lancera la consultation également dans les prochaines semaines.
Trouver la « marmite » de Jacques Herzog
Cette rénovation sera la plus importante de l’histoire centenaire du stade. Sa reconstruction en 1984, sous la conception de l’architecte local François Sauer, s’était élevée à 120 millions… de francs, rappelle le maire de Strasbourg Roland Ries. Pour définir l’esprit souhaité du relifting, le maire se réfère aux préceptes de Jacques Herzog : le "starrchitecte" suisse de l’agence Herzog & de Meuron, signataire du stade olympique de Pékin ou encore du stade Matmut Atlantique de Bordeaux, avait confié au quotidien sportif L’Equipe l’an dernier qu’une rénovation réussie de « stades du passé » consiste à y « créer une atmosphère dense comme une marmite, dont la vapeur ne doit pas s’échapper ».
Tout un programme.