Pour Sotralentz Construction, la guerre propulse l’acier à son pic

Fabricante de treillis soudés et d’éléments de voussoirs, l’entreprise voit le prix d’achat de son acier tripler, par rapport à son niveau d’il y a un an, du fait du déclenchement du conflit ukrainien.

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L’entreprise filiale d’un groupe allemand se fournit en acier pour produire treillis soudés et éléments de voussoirs.

Pour le consommateur d’acier Sotralentz Construction, la guerre en Ukraine vient perforer un nouveau plafond de coûts. « Le prix de la matière s’est renchéri de 60 % immédiatement après le déclenchement du conflit pour atteindre un nouveau palier, après celui déjà élevé de l’automne dernier », décrit Olivier Schmitt, directeur général du fabricant, basé à Drulingen (Bas-Rhin), de treillis soudés et d’armatures de voussoirs, ces derniers, entre autres, pour les chantiers du Grand Paris Express.

Traduction en chiffres : depuis 2017, le prix d’achat de la tonne d’acier long dont Sotralentz Construction a besoin se négociait à 450 euros. Il s’est emballé à partir de mai 2021, jusqu’au palier de 850 euros à l’automne. Dès l’offensive russe, il a grimpé à 1 350 euros (soit donc le triple d’il y a dix mois), niveau auquel il se stabilise… pour l’instant. « On a dépassé ainsi le pic historique de 2008 », souligne le dirigeant. Le compteur des prix a vibré selon une intensité qui ne lui a jamais été connue : « On a vu des variations non pas d’une semaine à l’autre ou d’un jour à l’autre, mais en quelques heures ! Dans ces conditions, nous avions suspendu nos ventes pendant trois jours », relate-t-il. « Impossible », en revanche pour Olivier Schmitt de ne pas répercuter sur les clients.

L’électricité en prime

L’entreprise de 165 salariés, reprise fin 2016 par le groupe allemand Sülzle, prend aussi de plein fouet la hausse des tarifs de l’électricité dont il est un important consommateur pour son activité de soudage. « On a « pris » 50 % d’augmentation dans la vue en janvier, ce qui représente un surcoût de l’ordre de 500 000 euros », calcule Olivier Schmitt.

A ces flambées s’ajoute la montée des prix du manganèse qui est extrait en Russie et en Biélorussie notamment et entre dans la composition de l’acier nécessaire à l’industriel alsacien, dans une proportion toutefois limitée à 5 %.

Pour l’heure, les volumes d’acier ne manquent pas à l’industriel. Mais celui-ci reçoit des « signaux d’alerte » des sidérurgistes, par un effet indirect du conflit. En effet, l’acier fourni à Sotralentz Construction provient du recyclage de ferrailles d’Europe de l’ouest. Or, celles-ci sont convoitées et captées par les aciéries de Turquie qui ne peuvent plus se fournir en produits semi-finis qui leur venaient de Russie et d’Ukraine.

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