Prix de l'équerre d'argent Médiathèque, Oloron-Sainte-Marie Pascale Guédot

Dans un site exceptionnel, à la confluence des gaves pyrénéens, Pascale Guédot vient d’achever une médiathèque intercommunale, premier jalon de la reconquête urbaine de friches industrielles campées au cœur de la ville. Revendiquant une expression architecturale modeste, ce bâtiment repose avant tout sur une volonté forte de s’intégrer avec justesse dans le paysage.

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Au pied des Pyrénées, à une trentaine de kilomètres de Pau, la ville d’Oloron-Sainte-Marie se trouve au carrefour des vallées d’Aspe, d’Ossau et de Barétous. De cette position stratégique est née la volonté d’y bâtir une médiathèque intercommunale (voir amc n° 200). Au cœur du centre-ville, le site retenu, remarquable, forme la pointe de la confluence des gaves d’Aspe, d’Ossau et d’Oloron. En proue sur l’eau, le nouveau bâtiment s’élève sur les traces de ce qui était jusqu’alors une ancienne usine de bérets, construite au début du XXe siècle et démolie pour l’occasion. La commande portait également sur la création d’un parvis public piéton et d’un parking de 44 places. « L’enjeu fondamental de cette opération réside dans la reconversion et la revalorisation du site, explique Pascale Guédot. Il s’agit de créer un nouveau lieu de vie pour les habitants. » Achevée cette année, cette médiathèque constitue aujourd’hui la locomotive culturelle d’un projet urbain plus vaste portant sur la reconquête de ces friches industrielles, projet mené par Michel Corajoud.

« La beauté des gaves pyrénéens et de leurs berges sauvages, en contraste avec la ville historique qui les domine depuis toujours, est le grand atout du projet, poursuit l’architecte. La médiathèque devait tirer parti des points de vue remarquables et des effets de belvédère. » Ces qualités paysagères exceptionnelles ont ainsi amené Pascale Guédot à concevoir un bâtiment à l’écriture modeste : « Loin d’affirmer un quelconque geste architectural, discrète dans son implantation, la médiathèque s’installe à l’aplomb des gaves en épousant littéralement la forme du socle en pierre existant. » Quand elle remporte le concours en 2005, elle propose immédiatement de déplacer sous le parvis public, le parking qui devait être à l’origine situé sous la médiathèque. Ce qui permet de réduire la hauteur du bâtiment et de préserver la ligne paysagère existante et les berges comme prolongement direct du nouvel équipement.

Juxtaposant un socle de verre et un volume habillé d’une résille bois, la médiathèque s’organise sur trois niveaux au-dessus d’une microcentrale hydroélectrique en fonctionnement qui, conservée au sous-sol, sert notamment à rafraîchir le bâtiment en recourant à l’eau des gaves. Dédié à l’espace jeunesse, le R-1, entièrement vitré et en retrait, dégage une promenade périphérique en surplomb de l’eau qui suit les contours de la confluence. Le rez-de-chaussée est réservé aux autres publics et se trouve dans le prolongement du parvis. Un grand atrium réunissant ces deux niveaux facilite la surveillance des lieux qui peuvent ainsi être « perceptibles d’un seul coup d’œil depuis l’entrée du bâtiment », précise Pascale Guédot. Le dernier étage, partiel, regroupe quant à lui les services internes de la médiathèque. La présence de la centrale hydroélectrique en sous-sol a imposé des fondations spéciales sous forme de micropieux. Le bâtiment repose sur une structure mixte béton-charpente métallique (portiques) autorisant des portées plus importantes et limitant au maximum les points porteurs sur les plateaux. Ce principe structurel permettait également de répondre aux exigences d’un bâtiment qui se trouve en zone sismique avec la création de noyaux durs en béton à tous les niveaux (locaux techniques au R-1, circulations verticales au rez-de-chaussée et services internes au R 1).

Ecrans de verre

Traitées en murs rideaux, les façades du R-1 se composent de grands éléments vitrés exempts de montants verticaux. Les traverses hautes sont masquées dans l’épaisseur des faux plafonds tandis que celles, basses, se trouvent en dessous du niveau fini et donc également invisibles.

Rez-de-chaussée et R 1 présentent à l’est et à l’ouest des façades sur les gaves associant des précadres en acier laqué et un système de parcloses extérieures. Elles sont doublées d’une résille bois constituée de fins potelets en lamellé-collé de pin Douglas (section 60 x 300 mm). La façade sur le parvis est quant à elle traitée par un auvent tandis que celle située au nord, à la pointe de la confluence, forme une grande fenêtre ouverte sur le paysage. A l’intérieur, le bois habille sous forme de panneaux les murs des espaces ouverts au public tandis que les sols sont traités par une chape de béton teinté gris clair. Visible en tout point de la ville, la toiture a fait l’objet d’une attention toute particulière. Elle est réalisée en zinc posé à joints debout et régulièrement ponctuée de sheds orientés nord qui éclairent naturellement les espaces intérieurs sans risque d’inconfort pour les utilisateurs. Intégrant des ouvrants, ils participent également de la ventilation du bâtiment. Enfin, le parvis minéral forme une terrasse panoramique sur les gaves où convergent deux passerelles. Conçues par RFR, elles permettent de désenclaver le site en reliant l’équipement aux deux rives dans une écriture épurée qui, tout comme la médiathèque, s’inclinent face au paysage.

Lieu : Oloron-Sainte-Marie (64).

Maitrise d’ouvrage : Communauté des communes du Piémont Oloronais.

Maitrise d’œuvre : Pascale Guédot, architecte mandataire ; Virginie Gloria, chef de projet ; Cédric Dartois et Valérie Astrie, assistants ; Frédéric Thomas, conseil mobilier ; GEC Ingénierie, BET tce ; Batiserf, BET charpente métallique ; Speeg & Michel, BET éclairage ; Ayda, BET acoustique ; Van Santen, BET façades ; H7 Ingénierie, synthèse.

Surface : 2 700 m² SHON (médiathèque) 1 255 m² (parvis) 1 110 m² (parking).

Cout : 5 481 482 € HT (médiathèque) 2 096 115 € HT (parvis, parking et promenade).

Entreprises : Faure Silva, gros œuvre ; Les toits du Béarn, couverture zinc ; Renaudat, charpente métallique ; Cance Aluminium, menuiserie extérieure ; Coppet, bardage et résille bois ; MP, plâtrerie, cloisons et faux-plafonds ; Richard, menuiserie bois intérieure ; Restoyburu, peinture ; Cance métallerie, serrurerie ; Bobion et Joanin, cvc et plomberie ; Poyer et fils, électricité ; Otis, ascenseur ; Balbin, sols souples ; Orsini, sols durs ; Casadebaig, maçonnerie de pierre extérieure ; GMT, étanchéité ; SATP, sols extérieurs en pierre ; Labaigs, sols extérieurs en bois ; Lafitte Paysage, espaces verts.

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