Le port d'Hendaye change de cap. La réflexion sur la reconversion des bâtiments et de l'espace - engagée il y a plus de quatre ans suite à la création d'une criée unique située à Saint-Jean-de-Luz - débouche aujourd'hui sur une « infrastructure renouvelée ».
Le programme de développement portuaire en cours de réalisation comporte quatre volets : le réaménagement du port de plaisance, l'équipement de la zone technique du port de pêche, l'implantation de Tribord, marque de Décathlon dédiée au nautisme, et la requalification touristique de l'esplanade autour de l'ancienne criée. « Il s'agit de créer un pôle nautique attractif pour les professionnels, les plaisanciers et le grand public », explique Kotte Ecenarro, maire d'Hendaye. Premier volet : le réaménagement du port de plaisance. L'extension des pontons, finalisée début juillet, portera la capacité d'accueil à 835 places et répondra à la demande des bateaux plus grands (12-15 m). Montant des travaux : 2,4 millions d'euros. Cette enveloppe englobe aussi la mise aux normes environnementales de la zone technique plaisance, ainsi que la réalisation d'une plate-forme dédiée aux activités commerciales et à la maintenance des bateaux de plaisance.
Doper l'économie et le commerce
Le volet numéro deux vise la mise aux normes environnementales (collecte des eaux de ruissellement, séparateurs hydrocarbures...) de la zone professionnelle, avec la création d'une unité de production de glace et d'un stockage du poisson. Soit un investissement de 1,2 million d'euros qui sera validé avant la fin de l'année.
Le troisième volet concerne le transfert du siège social de Tribord (70 personnes), de Villeneuve-d'Ascq à Hendaye... « Quinze sites étaient en lice à l'échelle européenne. » La boutique et les bureaux seront opérationnels durant l'été. Les anciens bâtiments de la criée mis à la disposition de Décathlon par la commune ont été rénovés par l'entreprise pour 3 millions d'euros. Les aménagements extérieurs (1,3 million) sont réalisés par la ville, avec l'aide du conseil général, du conseil régional et de l'Europe. « Nous souhaitons aussi attirer des manifestations et des activités nautiques », poursuit le maire, qui mise sur ce nouveau pôle pour revitaliser la ville.
Cette réalisation devrait être confortée par un autre projet ambitieux, la couverture de la voie SNCF sur une emprise de 10 000 m2, quatrième volet du programme. Deux étages de parkings (600 places) seront réalisés sous la dalle, tandis que des logements, un hôtel et des commerces couvriront le dessus, reliant un centre-ville aujourd'hui coupé en deux par la voie ferrée. Objectif : séduire des enseignes qui répondent aux attentes de la clientèle espagnole. Novateur et complexe, ce projet, 100 % privé, est estimé à 90 millions d'euros. Un permis de construire (dalle et parkings) a déjà été délivré à un groupe de promoteurs-constructeurs espagnols, Entrepuentes, créé pour ce chantier de « l'entre-deux ponts ».
