Quand l'Art Déco séduit la Cité de l’architecture

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L’exposition «1925, quand l’Art Déco séduit le monde» s’ouvre jusqu’au 17 février 2014 à la Cité de l’architecture et du patrimoine (Paris). Une rétrospective qui (dé)montre combien ce moment de l’histoire des arts et de l’architecture n’a rien perdu de son intense pouvoir de séduction…

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Maurice Picaud dit Pico / Bas-relief de la façade d’entrée du Théâtre des Folies-Bergères (représentant la danseuse Anita Barka), 1928

Et d’entrée de jeu une mise au point s’impose, utilement rappelée en tout début de parcours. Art Nouveau? Art Déco? De quoi parle-t-on? La confusion est fréquente. Pourtant, le style Art Nouveau (1890-1914), virtuose à l’excès, dont les exubérances ont pu être qualifiées de «macaronis épileptiques», tranche résolument avec l’Art Déco qui lui succède (1919-1940), géométrisé et épuré ; qui ne tardera pas à conquérir le monde…

« Polysémique et polyforme, l’Art Déco est plus complexe qu’il n’y paraît, fait valoir Guy Amsellem, président de la Cité de l’architecture. Il est bien davantage que l’Art Nouveau + la géométrie. Mais ce qui est manifeste ici, c’est la mise en place d’un nouvel ordre décoratif mondialisé. De Vienne à Bruxelles, de Berlin à Moscou, l’Art Déco sera repris et « folklorisé » dans la plupart des pays du monde ».

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Charles Adda / Réaménagement du magasin des Chaussures Raoul, rue de Rivoli, Paris 4e, perspective de la devanture, 1928-1931 Charles Adda / Réaménagement du magasin des Chaussures Raoul, rue de Rivoli, Paris 4e, perspective de la devanture, 1928-1931

Ambassades et paquebots

Une Bugatti à l’entrée, donne le la de l’exposition (commissaires : Emmanuel Bréon et Philippe Rivoirard). Heureuse époque où le culte naissant de la vitesse et du mouvement auguraient le mythe du progrès technique partagé par le plus grand nombre. A cet égard, 1925 se veut le «marqueur temporel» de référence qui coïncide, en France, avec la grande «exposition des Arts décoratifs et industriels modernes» au retentissement mondial. Henri Sauvage, Robert Mallet-Stevens, Pierre Patout, Louis Süe, Jacques-Émile Ruhlmann, Paul Poiret et bien d’autres architectes, décorateurs, peintres, couturiers et sculpteurs rivalisent d’inventivité sur les grands chantiers internationaux de la décennie qui suivra, dont les ambassades et les paquebots seront les meilleurs émissaires.

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Henri Sauvage / Immeuble d’habitation «Studio building», rue La Fontaine et rue des Perchamps, Paris 16e, vue de la façade au coin de la rue du Général-Largeau et de la rue des Perchamps en fin de chantier (cliché anonyme), 1926-1927 Henri Sauvage / Immeuble d’habitation «Studio building», rue La Fontaine et rue des Perchamps, Paris 16e, vue de la façade au coin de la rue du Général-Largeau et de la rue des Perchamps en fin de chantier (cliché anonyme), 1926-1927

Alliance féconde

Plus qu’une simple date, 1925 se veut avant tout un état d’esprit. L’injonction rimbaldienne - «Il faut être absolument moderne» - n’a rien perdu de son éclat, qui suscite l’essor de l’aviation et de l’automobile, lesquels amènent à leur tour la construction des premiers garages et aérodromes. Dans cette exposition linéaire, élégamment scénographiée sur 1100 m2 par Nicolas Groult, Sylvain Rocca et Valentina Dodi, maquettes et dessins d’architecture, mobilier, peintures, sculptures et objets d’art apparaissent ici comme les fruits d’une vision partagée en provenance des champs artistiques les plus variés. Loin de la froideur glacée de la modernité fonctionnaliste qui émerge dans le même temps, cet Art Déco «à visage humain», a su réunir des créateurs du monde entier et célébrer les noces des arts et de l’architecture. Alliance féconde dont les enseignements n’ont rien perdu de leur actualité.

«1925, quand l’Art Déco séduit le monde». Du 16 octobre 2013 au 17 février 2014, au Palais de Chaillot, dans la galerie haute des expositions temporaires.

A noter : une autre exposition sur le même sujet est à découvrir, en parallèle de celle qui se tient à la Cité de l’architecture, aux Archives d’architecture moderne (AAM) à Bruxelles (Belgique) jusqu’en septembre 2014.

Enfin, le catalogue de l’exposition, rédigé par un collectif d’auteurs placé sous la direction d’Emmanuel Bréon et Philippe Rivoirard, est co-édité par Norma/la Cité de l’architecture, 280p., 24x28 cm, relié 45 €, broché 39 €.

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