Si l’usage du bois rencontre un franc succès en milieu urbain - vu le nombre d’opérations de logements parisiens où il tient la vedette - il n’en est pas forcément de même en milieu rural, où il est tout simplement le matériau ancestral avec lequel sont construits les bâtiments les plus utilitaires, et donc les moins nobles. C’est bien l’inquiétude ressentie au départ par la municipalité de Chauffailles, lorsque Gérald Lafond et Pilar Calderon, architectes associés pour cette opération, ont présenté leur projet de salle polyvalente, qui, non seulement ne conservait que la partie de la ferme qui correspond à l’ancienne grange, mais en plus créait une extension reprenant l’image archétypale des vieux entrepôts agricoles, dont la construction en bois témoignait d’un savoir-faire local. Derrière les façades en pierres de granit rose du bâtiment existant, c’est la vision de la charpente traditionnelle qui a décidé les architectes de poursuivre sur ce thème. L’espace intérieur, qui abrite dorénavant les locaux techniques, la cuisine et le bar, est tapissé de tasseaux horizontaux en pin Douglas posés à claire-voie (au-dessus d’un isolant acoustique), à l’exception des murs en pierres : le dialogue avec le bois est d’ores et déjà établi, et peut donc se poursuivre à l’extérieur.
Patine naturelle pour l’intérieur
De l’intérieur de l’ancienne grange, le bois semble se propager au dehors pour former une excroissance protéiforme, qui accueille la grande salle. Cette extension est enveloppée de planches de pin Douglas posées à clin, une tradition agricole. A l’intérieur, même habillage que l’existant, avec des tasseaux. Si la maîtrise d’ouvrage s’est laissée convaincre du bien-fondé du choix de ce matériau, le compromis s’est conclu sur la fameuse patine naturelle du bois, très prisée en ville, moins à la campagne : le traitement en autoclave permettra de limiter le grisaillement.



