La Société de livraison des ouvrages olympiques (Solidéo) est entrée dans sa « dernière année d'existence en propre avec des moyens dédiés », a rappelé le 30 janvier son directeur général exécutif Yann Krysinski. En effet, dès le 1er janvier 2026 et jusqu'à sa dissolution au plus tard fin 2028, les missions de l'établissement public seront assurées pour son compte par Grand Paris Aménagement (GPA).
Pour cette dernière ligne droite, la feuille de route de la Solidéo s'avère bien remplie. Elle doit superviser la reconversion de 20 ouvrages olympiques parmi lesquels la colline d'Elancourt (Yvelines) où les vététistes sont attendus dès ce printemps ; le centre aquatique olympique à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) qui ouvrira au public cet été, ou encore, non loin de là, le village des athlètes où les premiers habitants arriveront cet automne. Elle suivra aussi le début de la construction de la phase 2 du village des médias à Dugny (Seine-Saint-Denis), composée de 600 logements que Sogeprom et Demathieu Bard Immobilier devraient livrer en 2027 et 2028.
Charte chantier-sécurité. Parallèlement à cette mission de supervision, l'établissement public assure la maîtrise d'ouvrage de plusieurs équipements publics dits d'héritage : un boulodrome dans le parc scolaire et sportif du Bourget (Seine-Saint-Denis) ; deux crèches en pied d'immeuble à Saint-Ouen et Saint-Denis, et dans cette même commune, un groupe scolaire dont le marché global de performance a été attribué à Maître Cube (mandataire du groupement). Ces travaux initiés par la Solidéo seront finalisés par GPA en 2026 et 2027. Il en sera de même du parc Ampère (paysagiste : TER) aménagé à l'emplacement de la gare routière du village olympique aujourd'hui démoli. « Ce poumon vert de 3 ha, dont nous achèverons la première tranche en fin d'année, servira de trait d'union entre les équipements scolaires du quartier », indique Henri Specht, directeur du village des athlètes à la Solidéo.
Cette phase de reconversion a donné lieu, le 5 novembre dernier, à la signature d'une charte chantier-sécurité avec notamment l'OPPBTP. « Nous appliquons les mêmes méthodes que celles qui ont prévalu pendant la préparation des Jeux », indique Yann Krysinski. Les chantiers en cours mobilisent encore de nombreux compagnons. Environ 600interviennent sur le site du village des athlètes pour transformer les logements des sportifs en appartements familiaux ou en bureaux, finaliser les espaces publics… « Nous devons maintenir, voire renforcer notre vigilance. Les risques diffèrent de ceux rencontrés lors de la création de ce nouveau quartier. Les entreprises sont aussi plus petites et le volume de sous-traitance plus important », note le DG exécutif.
Transmission. Outre la livraison aux territoires de cet héritage matériel que constituent les ouvrages olympiques, la Solidéo souhaite transmettre un héritage « immatériel », à savoir sa méthodologie et son savoir-faire en matière de gestion des projets complexes. D'ici à la fin de l'année, elle organisera trois rencontres sur l'excellence environnementale (fin mars) ; l'acte de construire socialement exemplaire (au deuxième trimestre) ; et, enfin, les méthodes réplicables pour les futurs grands projets. Parmi les événements à venir figurent les Jeux olympiques d'hiver de 2030. « Nous transmettrons notre expérience à la future entité [la Solidéo Alpes 2030 a depuis été créée par décret du 10 février 2025, NDLR]. Il s'agira d'adapter sans copier », conclut Yann Krysinski.
