Rénovation énergétique des bâtiments de bureaux climatisés: combien coûte le kWh économisé ?

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L'association « Energie et Avenir », qui regroupe les acteurs de la filière du chauffage à eau chaude, présente une étude sur la rénovation énergétique des bâtiments de bureaux climatisés.

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Le bureau d'études Adret et le Centre de recherche et d'expertise de l'énergéticien GDF SUEZ ont calculé le nombre de kWhep perdues sur la consommation théorique des cinq postes réglementaires par rapport à l'investissement nécessaire, selon trois sc

L'association « Energie et Avenir » (dont font notamment partie l'Association française du gaz, l'Association pour l'utilisation performante du fioul domestique, le Comité français du butane et du propane ainsi que la Capeb et la FFB) a chargé le bureau d'études Adret et le Centre de recherche et d'expertise de l'énergéticien GDF SUEZ de calculer à combien revient le kWh d'énergie primaire par m² et par an (kWhep/m²/an) économisé, autrement dit le nombre de kWhep perdues sur la consommation théorique des cinq postes réglementaires par rapport à l'investissement nécessaire, selon trois scenarii de rénovation :

- changement des systèmes de production de chaud et de froid ;

- changement des équipements, accompagné de travaux sur l'enveloppe visant à atteindre le niveau exigé par la réglementation thermique sur l'existant ;

- et enfin une rénovation lourde permettant d'atteindre les exigences fixées dans le cadre du label BBC-rénovation incluant notamment une optimisation de l'éclairage.

L'étude se base sur de calculs théoriques réalisés à l'aide de la méthode applicable dans le cadre de la réglementation thermique sur l'existant dite Th-C-E ex. Pour chacune des typologies de bâtiments tertiaires étudiés, la source d'énergie ne change pas au cours de la rénovation.

Par exemple, remplacer, dans une mairie de deux étages de moins de 900m² de Shon, implantée dans le Nord de la France, une pompe à chaleur (PAC) air/eau d'un COP de 2 et régulée par une loi du « tout ou rien », par une PAC air/eau d'un COP de 3,56 régulée par la loi d'eau permet d'économiser un kWhep/m²/an pour moins d'un euro.

Si ce remplacement de l'équipement de production de chaud et de froid s'accompagne d'une rénovation lourde sur l'enveloppe (ajout d'une isolation thermique extérieure   de 10 cm de polystyrène expansé et remplacement des menuiseries simples par des doubles), d'une optimisation de l'éclairage accompagnée d'un changement de luminaires et de la pose de 12m² de panneaux photovoltaïques, de manière à atteindre le niveau BBC-rénovation, le coût du kWhep/m²/an économisé se situe alors autour de 2 euros.

Le calcul énergétique a également été fait  pour le même bâtiment équipé de solutions fonctionnant aux énergies fossiles. Remplacer deux chaudières au rendement sur PCI de 92% et deux groupes froid au coefficient d'efficacité frigorifique de 2,4 par deux chaudières à condensation au rendement sur PCI de 97% et deux groupes froid au coefficient d'efficacité frigorifique de 2,82, permet également d'économiser un kWhep/m²/an théorique pour moins d'un euro. Accompagnés d'une rénovation lourde permettant de répondre aux exigences BBC-rénovation, les calculs donnent un coût du kWep/m²/an supérieur à trois euros.

Il ressort donc de l'étude que le premier niveau de rénovation, simple changement des équipements de production de chaud et de froid, est le plus rentable. Ce qui fait dire à l'association « Energie et Avenir » que la rénovation des bâtiments tertiaires doit être envisagée par étape . Mais il n'est pas certain qu'une observation sur 20 ans des factures énergétiques, avec l'introduction de l'évolution du prix des énergies fossiles et des électrons dans l'étude, aboutisse à la même conclusion. Quoi qu'il en soit , une chose est sûre, il serait absurde, économiquement comme énergétiquement,  de ne pas profiter de la mise en place d'échafaudages pour installer des épaisseurs d'isolant et des menuiseries permettant d'aller vers les seuils du label BBC-rénovation et ne pas se contenter d'atteindre le niveau actuel de la réglementation thermique sur l'existant.

Concernant la production de froid, l'étude ne prend pas en compte la possibilité d'assurer le confort d'été par rafraîchissement naturel. Consistant à faire circuler la nuit de l'air à l'intérieur du bâtiment afin d'apporter des frigories, il s'agit de la méthode la plus économique. L'étude ne prend pas en compte la possibilité d'un raccordement à un réseau de froid comme Climespace à Paris.

Concernant la production de chaud, les solutions fonctionnant grâce à  la biomasse ne sont pas envisagées par les auteurs de l'étude.

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Date de réponse 21/10/2025