REP PMCB : Valobat n’oublie pas le réemploi

L’éco-organisme a présenté le 10 novembre son plan d’action pour accélérer le réemploi des matériaux issus de la déconstruction afin d’atteindre les objectifs fixés par le cahier des charges de la filière : 2% en 2024 et 4% en 2027.

Réservé aux abonnés
Présentation du plan d'action réemploi de Valobat le 10 novembre 2023
Hervé de Maistre, président de Valobat, Jérôme d’Assigny, directeur des affaires publiques et Marianne Gourcuff, animatrice réemploi présentent le plan d'action de l'éco-organisme pour le réemploi.

Favoriser l’économie circulaire pour que les déchets ne finissent pas en remblai de carrière ou incinérés. Voilà l’objectif premier de la filière REP pour les matériaux de construction. Dans cette optique, le réemploi – la réutilisation tel quel, sans changement de destination, d’un matériau issu d’une déconstruction - est un levier que les éco-organismes doivent pouvoir actionner. C’est d’ailleurs dans leur cahier des charges, avec des objectifs de 2% en 2024 et de 4% en 2027.

Mais pour cela, « nous sommes convaincus qu’il y a un enjeu de changement des pratiques dans le monde du BTP », a lancé Hervé de Maistre, président de Valobat, vendredi 10 novembre.

L’éco-organisme présentait son plan d’action pour développer la pratique. « Aujourd’hui le réemploi relève du parcours du combattant, sans compter que l’équation économique est complexe : dans la majorité des cas, réemployer coûte plus cher que d’acheter des matériaux neufs. Il faut une acculturation et une sensibilisation à de nouvelles pratiques », a assuré Hervé de Maistre.

"Activer la demande"

Pour ce faire, Valobat agira en deux temps. De 2023 à 2024 aura lieu une phase d’expérimentation avant, entre un déploiement des solutions entre 2025 et 2027.

« Il faudra d’abord « activer » la demande de réemploi, donner envie, dire que c’est possible », a insisté Jérôme d’Assigny, directeur des affaires publiques de Valobat.

L’éco-organisme multipliera donc les sessions d’information et de sensibilisation, mettant en ligne des ressources à destination des maitres d’ouvrages mais aussi du grand public qui sera invité à se défaire « vertueusement » de ses produits. Ainsi des zones "réemploi" seront créées sur les points de reprise. Parallèlement, les négoces seront invités à mettre en avant leurs produits "de seconde-main".

Cible particulière, les maîtres d’ouvrage se verront fournir pour leurs projets de construction, de rénovation et de déconstruction un guide juridique et assurantiel mais aussi des formations ou une assistance à maitrise d’ouvrage. Des expérimentations auront lieu sur environ 300 chantiers.

Les entreprises de BTP elles aussi seront appelées à généraliser et démocratiser les bonnes pratiques.

Il faudra ensuite structurer l’offre, « faire sortir des matériaux des bâtiments et les mettre à disposition des acteurs », selon les termes de Marianne Gourcuff, animatrice réemploi de l’éco-organisme.  « Il s’agit de rendre les matériaux disponibles en quantité suffisante, de les mettre à disposition des entreprises, tout en s’assurant qu’ils ont les qualités suffisantes et d’impliquer les industriels avec de la R&D sur de nouveaux matériaux », a-t-elle expliqué.

Pour cela Valobat entend promouvoir une généralisation de la déconstruction sélective. « Il faut sensibiliser les démolisseurs à la pratique », a insisté Marianne Gourcuff. Cela passe aussi par le financement du diagnostic ressource et un soutien au secteur de l’économie sociale et solidaire.

Une fois les matériaux disponibles, il faut les stocker dans des zones de réemploi, des plateformes physiques, lieux qui permettent aussi de retravailler les matériaux et de s’assurer qu’ils auront toutes propriétés pour pouvoir être réintégrés dans de nouveaux bâtiments.

Offre et demande

« Des acteurs proposent des listes de matériaux facilement réemployables qui nous ont inspirés », a expliqué Marianne Gourcuff. « Nous allons déterminer les éléments les plus facilement réemployables (moquette, parquet, brique, garde-corps, chemins de câbles) et pousser leur réemploi. Dans le même temps, nous travaillerons sur les matériaux plus compliqués (charpente métallique). »

C’est donc ainsi que Valobat entend organiser la rencontre entre l’offre et la demande. « Il faut construire de la confiance et sécuriser l’offre », a soutenu Marianne Gourcuff. « Valobat fournira un soutien aux plateformes physiques. C’est un point indispensable à la massification. »

Un AMI pour identifier et soutenir les projets de plateformes existants et la création de nouvelles plateformes a été lancé le 26 octobre. A son issue, Valobat accompagnera 3 ou 4 plateformes existantes, en apportant jusqu’à 300 000 euros d’aide (fin 2023). Un soutien à l’activité en € par tonne de produits réemployés à tous ceux qui en font la demande sera proposé par la suite.

Abonnés
Baromètre de la construction
Retrouvez au même endroit tous les chiffres pour appréhender le marché de la construction d’aujourd'hui
Je découvreOpens in new window
Newsletter Week-End
Nos journalistes sélectionnent pour vous les articles essentiels de votre secteur.
Les services Le Moniteur
La solution en ligne pour bien construire !
L'expertise juridique des Éditions du Moniteur
Trouvez des fournisseurs du BTP !
Détectez vos opportunités d’affaires