« Bis repetita ». Après les bons résultats affichés par les industriels de l'amont du BTP en 1997, les bilans financiers de l'exercice 1998 ont confirmé la bonne santé des industriels français. Ceci, alors que la plupart des analystes financiers anticipaient un retournement de conjoncture et des résultats en berne, du fait de la répétition des crises (asiatique, russe, latino-américaine).
Or, tel n'a pas été le cas. Mieux, la moitié des groupes composant l'indice CAC 40 ont enregistré, en 1998, une progression à deux chiffres de leurs résultats. « Les meilleures surprises ont concerné les valeurs cycliques, plus risquées car plus sensibles aux pressions déflationnistes qui se sont développées l'an dernier. En fait des groupes comme Technip, Ciments Français ou Saint-Gobain ont réussi à tenir leurs promesses, alors que le marché se préparait à des déceptions », observe un analyste boursier.
Un ralentissement probable en 1999
Qu'en sera-t-il de 1999 ? La plupart des économistes, bien qu'ils aient revu légèrement à la baisse leur prévisions de croissance du PIB, restent relativement sereins pour le secteur de la construction.
Ainsi, Régis Platel de Natexis Banque, analyse-t-il : « Les indices de production industrielle de janvier apportent plusieurs bonnes nouvelles. D'abord, la progression de 1,8 % de l'activité dans la construction, qui rompt ainsi avec une longue période de stagnation ; la remontée des mises en chantier assure de surcroît la poursuite du mouvement. Ensuite, le rebond de 1,4 % de la production manufacturière, rebond supérieur à la baisse cumulée de novembre-décembre. Or, cette performance a pour principale origine l'augmentation de 2,1 % de la production de biens intermédiaires. Cette évolution correspond à notre attente, puisque la chute de l'activité dans les biens intermédiaires, résultat du déstockage lié à la baisse des prix, ne pouvait se poursuivre, compte tenu de la résistance de la demande finale. Ainsi, l'activité dans les biens d'équipement marque une hausse de 1 % sur un mois et de 4,7 % sur un an. Le plus dur est donc passé pour l'industrie française, qui reste cependant handicapée par le «trou d'air» traversé actuellement par les économies allemande et italienne ».
Même optimisme mesuré à la BNP où Sylvie Vernet observe : « Nous maintenons notre prévision de croissance du PIB de 2,4 % cette année, essentiellement tirée par le dynamisme de la consommation et de l'investissement privés, sachant qu'un aléa important demeure autour de la prévision des stocks ».
TABLEAU : Résultats (chiffres d'affaires) des grands groupes (Ciments Français, Lafarge, Redland, Rhône-Poulenc, Saint-Gobain, Schneider SA, Suez Lyonnaise, Vivendi) - Les grands groupes ont tenu leurs promesses, alors que le marché se préparait à des déceptions.
