Retrouvailles franco-italiennes à Nice pour parler coopération énergétique

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Nicolas Sarkozy et Romano Prodi se retrouvent vendredi à Nice (sud de la France) pour un premier sommet entre la France et l'Italie depuis l'élection du président français qui devrait être dominé par la coopération énergétique, source de frictions dans le passé entre Rome et Paris.

Il s'agira de la deuxième rencontre, hors sommets internationaux, entre le président français de droite et le chef du gouvernement italien de centre-gauche depuis la venue de M. Prodi à Paris fin mai. "Le thème central de cette rencontre sera la coopération énergétique", ont souligné des sources gouvernementales italiennes. "Il s'agit de mettre fin aux incompréhensions des derniers mois dans ce domaine", a indiqué le porte-parole de l'Elysée David Martinon, qui a anticipé à Nice "des avancées décisives en la matière, grâce notamment à l'adoption d'une déclaration commune et la signature d'un accord". Les deux pays ainsi pourraient s'approcher d'un accord définitif entre Enel et EDF qui permettrait au numéro un italien de l'électricité de participer au programme nucléaire français de troisième génération EPR.

Depuis la lettre d'intention signée par les deux groupes en mai 2005, la signature d'un accord définitif bute sur des obstacles politiques, dont le premier fut la menace d'une OPA d'Enel sur Suez qui grippa les relations franco-italiennes. Cet obstacle est levé mais un autre s'est dressé depuis du côté EDF, actionnaire de contrôle du numéro 2 italien de l'électricité Edison, qui craint d'être empêché par les autorités italiennes de la concurrence de garder sa participation dans le groupe Edipower, filiale d'Edison. Officiellement, EDF s'est dit "prêt" à signer l'accord avec Enel que le groupe italien espérait aussi conclure au sommet de Nice. Le protocole de 2005 prévoit qu'Enel participe à hauteur de 12,5% au programme de l'EPR et donne au groupe italien la possibilité de construire au moins deux centrales à cycle combiné en France.

La décision de l'Italie de renoncer en 1987 au nucléaire est aujourd'hui remise en question par une partie de la classe politique qui souligne l'extrême dépendance énergétique du pays. Enel cherche à restaurer ses compétences dans ce secteur et, outre l'EPR, le groupe a acquis en 2005 un producteur slovaque présent dans le nucléaire. Sur le plan énergétique, Rome et Paris devraient conclure un accord entre le réseau italien de transport d'électricité Terna et son homologue français RTE afin d'améliorer l'interconnexion entre les deux pays, selon des sources italiennes. Plus largement, Paris et Rome entendent marquer leur volonté d'une coopération industrielle "plus soutenue" alors que l'Italie s'est agacée ces dernières années d'un manque d'ouverture du marché français.

Etienne FONTAINE

©AFP

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