Rhône : une architecture enveloppante pour apaiser les patients

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Unique en son genre, une unité de soins et d'hébergement dédiée à des personnes autistes a ouvert au sein du centre hospitalier du Vinatier, à Bron. L'ensemble a été conçu avec toutes les parties prenantes selon les principes de la neuroarchitecture.

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La biophilie se retrouve dans le choix des couleurs, la sérigraphie du plafond et la présence d'un faux arbre avec écorce et feuilles lyophilisées.

C'est une structure inédite en France, logée au cœur de l'hôpital psychiatrique du Vinatier, dans un grand parc boisé à Bron (Rhône). Ouverte en novembre dernier, la nouvelle unité d'hospitalisation dédiée à des personnes souffrant d'autisme sévère accueille 10 résidents et 20 soignants sur 1 107 m². Pour la professeure Caroline Demily, cheffe du pôle hospitalo-universitaire Autisme, neurodéveloppement et inclusion sociale (HU-Adis), cette construction s'imposait. « Lors que je suis arrivée en 2019, tout était vétuste et les conditions d'hospitalisation terribles, se souvient la praticienne. Mon objectif a été de développer une offre adaptée aux particularités de l'autisme. » La direction de l'hôpital soutient son projet et un marché est lancé en conception-réalisation, auquel une dizaine d'équipes répondent. Il est remporté par Citinea (filiale de Vinci Construction), avec Cent7 Architecture accompagné de Studiooo Etienne Cassier ( designer). Pour l'architecte Lionel Thabaret, il s'agit d'une première même si son agence a déjà réalisé des centres de santé et cumule de nombreuses références dans le domaine du bien-être et du thermalisme. « Nous nous sommes beaucoup documentés sur la neuroarchitecture, c'est-à-dire la prise en compte des sensibilités dans la conception d'un projet », raconte le maître d'œuvre. Un travail mené de concert avec l'équipe soignante, des centres de recherche, des pairs- aidants et des personnes autistes.

Une approche biophilique. Ces réflexions l'ont conduit à structurer son projet en deux pavillons distincts reliés par un jardin extérieur. L'un est consacré à la vie quotidienne des patients, l'autre aux activités. Un choix guidé par la volonté de Caroline Demily d'« inciter les résidents à sortir et à se trouver en contact avec la nature qui les entoure ». Le projet décline également ce concept de biophilie à l'intérieur : un (faux) arbre trône dans l'espace central du bâtiment de vie, les plafonds sérigraphiés offrent aux résidents une ambiance riche en chlorophylle… « La biophilie apaise les troubles du comportement », met en avant la professeure. « C'est un bâtiment expérimental où la contradiction est permanente, rappelle, pour sa part, Lionel Thabaret. Ainsi, les espaces doivent être à la fois neutres et stimulants. » De même, la transparence du bâtiment ne doit pas perturber la concentration des patients. C'est pourquoi la baie vitrée de la salle à manger ouvrant sur le jardin comporte des parties opalescentes afin de maintenir leur attention sur leur assiette.

Dans cette architecture enveloppante, l'équipe de Cent7 a fait le choix de murs à la forme arrondie, sans recoins en dehors d'une dizaine d'alcôves et de niches qui sont autant de lieux-refuges en cas de crise. « L'unité compte huit alcôves, toutes différentes et toutes investies par les patients », précise l'équipe soignante. Ultime havre de paix, chaque chambre est traitée avec ce même soin. De larges ouvertures offrent une vue sur la nature et des assises invitent à la contemplation.

Le bien-être se retrouve aussi dans des espaces dédiés comme une salle de balnéothérapie ou encore une salle Snoezelen, multisensorielle, toutes deux destinées à apaiser les patients. Comme des cocons dans le cocon.

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« Je voulais un bâtiment qui soit beau », Professeure Caroline Demily, cheffe du pôle HU-Adis

« Ce projet s'inscrit dans une logique médico-économique favorable : nous constatons que des soins personnalisés réduisent la durée des séjours. Notre unité affiche le plus bas taux de réhospitalisation au Vinatier.

Je voulais un bâtiment qui soit beau pour rendre hommage aux patients, et j'espère qu'il ouvrira la porte à une architecture hospitalière plus accueillante. »

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Chiffres clés :

- 1 107 m² SDO neufs.

- 470 m2 rénovés.

- 10 chambres.

- Coût global du projet : 6,2 M€ HT.

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