Jongler entre la rigidité de l’armée et la gracilité propre aux arts du cirque a été à la base de la réflexion des architectes pour la réhabilitation des anciennes écuries de la caserne. Celle-ci a abouti au choix d’une transformation depuis l’intérieur mais qui transfigure l’extérieur. Un patio longitudinal, creusé au cœur du bâtiment, irrigue l’ensemble du programme (logements, bureaux, salle de répétition, etc.) et constitue, les jours de spectacle, une agora où se mêlent artistes et public. Des passerelles métalliques extérieures s’y déploient en hauteur. Les anciennes fermes métalliques ont été restaurées. L’emploi du mélèze caractérise la restructuration : il est mis en œuvre en bardage, sur la salle de répétition, et utilisé pour tous les éléments (structurels ou non) des nouveaux locaux. La charpente bois étant autonome, les murs en maçonnerie ne supportent donc pas de charges supplémentaires. Recouverts de chaux, les murs existants laissent percevoir les stigmates du temps là où l’enduit écaillé voit la pierre affleurer. A l’extérieur, la variation colorée de la façade sur la rue de la Strada, donne à la succession des travées l’allure de baraques foraines accolées.

