Dans l'ancienne capitale de la laine, le maire René Vandierendonck et son équipe, mobilisés par la relance d'une ville frappée par la désindustrialisation et la paupérisation, sont passés maîtres dans l'utilisation des divers programmes et procédures d'aides à la requalification urbaine. Alors pourquoi ajouter Europan à la panoplie ? L'idée est de Pierre Dubois, conseiller municipal délégué à la ville, qui cherche une réponse originale à la requalification d'îlots du plein centre-ville : encombrés de parkings en leur centre, balafrés de dents creuses au pourtour. Trois symboles les encadrent : le monumental hôtel de ville (1907) de Victor Laloux, l'architecte de la gare d'Orsay, l'ancienne piscine Art-Déco de la rue des Champs transformée en musée, et le populeux quartier de l'Epeule. Puisqu'ils forment tampon entre ce quartier et le centre, dit Philippe Delahaye, directeur de l'aménagement à la ville, « on pourrait construire deux barres pour refermer les linéaires et utiliser les vides en parkings, mais nous voulons mieux. D'Europan, nous attendons d'être surpris. Le problème est difficile ».
Roubaix a donc concocté un sérieux cahier des charges : dans le respect du patrimoine et du caractère architectural et urbain (une ZPPAUP va bientôt couvrir toute la ville), il faut profiter des atouts d'un coeur de ville entre gare et métro. Philippe Delahaye ajoute : « Que peut-on apporter qui n'existe pas ? » Réponse possible : un produit logement de haut niveau. Car l'enjeu est d'attirer la clientèle aisée qui a fui Roubaix, de prouver sa différence face au vieux Lille et à Villeneuve-d'Ascq, aujourd'hui lieux de résidence favoris des cadres lillois.
