Alors qu'une nouvelle concertation se termine, suite à l'accident de Lubrizol à Rouen (Seine-Maritime), difficile de savoir quelles modifications seront apportées au projet d'écoquartier Flaubert (90 ha au total situés au cœur de la ville). Une chose est cependant certaine, « L'Eveil de Flaubert », lui, prend forme. En janvier ont démarré en effet les travaux de la phase 1 de ce lot de 1,6 ha, situé à l'est du projet de quartier Flaubert.
Initiée par Rouen Normandie Aménagement et développée par Linkcity Grand Ouest avec TVK, AZ Architectes et OLM Paysages, cette première phase représente 26 000 m2 SP. En tout, 256 logements, 9 000 m2 de bureaux en R + 7, 300 m2 de commerces et 600 m2 de restaurants interentreprises sont au programme pour une livraison prévue en 2023. La deuxième phase comprenant 19 000 m2 SP doit démarrer début 2022.
Impacts réduits. La limitation des impacts environnementaux est au cœur du projet. « La place de la voiture est réduite au maximum. Des voies de circulation sont réservées aux piétons et aux cyclistes, les parkings seront placés sous les bâtiments, eux-mêmes organisés autour d'îlots intérieurs largement boisés. Les logements bénéficieront d'énormément d'éclairage naturel », met en avant Chantal Riutort, directrice régionale de Linkcity Grand Ouest. Elle ajoute que les aspects paysagers et de biodiversité ont été extrêmement soignés, avec des îlots de pleine terre sans dalle béton. L'accent est mis aussi sur les économies d'énergie. L'ensemble des bâtiments vise le niveau Bepos Effinergie 2017, et le label BBCA est également en ligne de mire pour le tertiaire. 40 % de l'énergie nécessaire pour réchauffer ou refroidir les bureaux sera fournie par de la géothermie sur nappe, via un forage effectué à 75 m. Enfin, ce chantier vise la labellisation interne Topsite de Bouygues Construction.
L'immeuble tertiaire de 9 000 m2 (80 m de long, 25 m de large, 30 m de haut), qui accueillera les bureaux de Bouygues Bâtiment Grand Ouest (BBGO), cible également la certification Breeam Very Good, tout en innovant sur le biosourcé. Les supports des planchers béton seront en hêtre local : 66 poteaux de plus de 3 m de haut et allant jusqu'à 75 cm d'épaisseur seront ainsi réalisés en lamellé-collé, technique permettant d'éliminer les nœuds du bois et de lui assurer une grande résistance.
« Récoltés dans un rayon de 50 km, les 36 m3 de hêtre sont mis en œuvre via un partenariat avec Manubois, filiale du groupe Lefebvre, implantée en Seine-Maritime. La filiale a obtenu la certification CTB bois lamellé-collé à base de hêtre pour un usage en structure », se félicite Vincent Saigre, responsable de l'opération chez BBGO. « Cela fait trois ans que nous travaillons sur ce sujet. La difficulté réside dans l'utilisation combinée en structure du bois et du béton car les deux matériaux ne se comportent pas de la même manière (retrait, allongement). Il faudra surveiller l'hygrométrie et protéger soigneusement les poutres contre la pluie et les coups tout en assurant leur stabilité lors de leur mise en place », analyse Bruno Léger, responsable du bureau d'études de BBGO.
