Schneider Electric : l’avenir passe par les objets connectés

« Vivre et travailler en 2030 », c’était le thème de la journée dédiée à l’innovation organisée par Schneider Electric début avril à Paris. Jean-Pascal Tricoire, le P-DG du groupe français, a présenté les grandes orientations pour les années à venir. Collecte de données, stockage, autoconsommation, micro-réseaux... Autant de sujets abordés qui, de plus en plus, s’éloignent des projections futuristes pour se rapprocher du quotidien.

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"Life is on Innovation Summit" de Schneider Electric se tenait au Parc des expositions le 1er avril.

Pantalon anthracite, col roulé noir, micro-oreillette, Jean-Pascal Tricoire arpente la scène de l’« Innovation Summit » de Schneider Electric devant une salle comble. « Il y a de la vie là où il y a de l’énergie, et elle se doit d’être connectée », scande-t-il en anglais.

« Connecté », c’est le maître-mot de l’Internet des objets dont Schneider Electric se veut le leader. « Dans les cinq prochaines années, cinquante fois plus d’objets que de personnes vont être connectés à Internet, rappelle le p-dg, c’est un immense potentiel d’efficacité énergétique. »

Et puisque rien n’est plus convaincant que la démonstration par l’exemple, Schneider Electric a installé 3 000 capteurs dans son siège pour comprendre comment le bâtiment était occupé. Résultats : des dépenses énergétiques divisées par quatre. « L’efficacité énergétique, c’est la clé de tout. C’est le moyen le plus facile, le plus rapide et le moins cher de produire de l’énergie verte. » Un marché que l’Agence internationale de l’énergie (AIE) évalue à 310 milliards de dollars par an. Une mine d’opportunités pour Schneider Electric.

Concevoir des villes différentes

Autre domaine dans lequel les potentialités sont légion : le bâtiment.

Dans un monde où 80 % de la population vit en ville et où l’on estime qu’il s’en construira plus dans les quarante ans à venir que depuis les débuts de l’humanité, il est vital pour Schneider Electric de participer à ce développement.

« Notre défi, c’est de concevoir les villes différemment », affirme Jean-Pascal Tricoire, lui-même installé à Hong Kong. Moins embouteillées, moins polluées, moins dévoratrices d’énergie. Les éco-quartiers qui fleurissent un peu partout offrent un formidable terrain d’expérimentation aux ingénieurs du groupe français.

« Les collectivités maîtresses d’ouvrage veulent voir les flux énergétiques qui circulent dans le quartier », explique Fabrice Alves, directeur de la stratégie Energy Business France. Schneider Electric a donc développé des outils qui permettent à l’opérateur du quartier de suivre sa consommation, la production des panneaux photovoltaïques et son intégration, le tout périmètre par périmètre : tertiaire, public, résidentiel. L’idéal étant bien sûr de coupler ce dispositif à un système de stockage. « On décharge les batteries vers 9 h et 10 h, quand les gens arrivent dans les bureaux, on les recharge grâce au PV entre midi et deux puis on les vide de nouveau entre 18 h et 20 h, au moment de la pointe de consommation. Le but, c’est d’utiliser au mieux l’énergie locale », résume Fabrice Alves.

Autoconsommation

C’est précisément ce que Sylvie Mingant s’apprête à faire. Responsable de l’énergie à Brest Métropole, elle chapeaute le projet d’éco-quartier Brest Capucins, 16 hectares installés sur les anciens ateliers de l’arsenal, actuellement en travaux. Sont prévus 600 logements, 1 500 m2 de bureaux, 2 000 m2 de commerces et une cité internationale dédiée à l’accueil de chercheurs. Mais aussi 650 m2 de panneaux photovoltaïques en toiture, soit 12 % du site. « La ligne électrique qui dessert le quartier est en tension, explique Sylvie Mingant, nous aurions pu demander son renforcement mais nous avons préféré miser sur les économies d’énergie et l’intégration des renouvelables. Ça permet d’aiguiller les futurs occupants vers les bons gestes. » Les données de consommation seront collectées et mises à disposition des habitants « pour que chacun puisse comparer sa consommation avec celle du voisin, mais aussi pour permettre au bailleur social de négocier des tarifs adaptés. »

Mais l’ambition de Brest Métropole va plus loin : « à terme, on vise l’autoconsommation », affirme Sylvie Mingant.  « L’avenir, c’est de créer un nœud énergétique en mettant l’usager au centre, analyse Etienne Wurtz, directeur de recherches à l’Institut national de l’énergie solaire (Ines). Le but, c’est de déconnecter le bâtiment du réseau.» Un monde dans lequel le stockage, complément naturel des renouvelables, prendra toute sa place.

« Nous voulons participer à la course », clame Jean-Pascal Tricoire. Schneider Electric a développé un concept de stockage modulaire pour les micro-réseaux comme Brest Capucins. Baptisé eco-blade, le système intègre batterie lithium-ion et onduleur dans des racks, chacun disposant d’une puissance de 100 kW. « On y croit beaucoup, affirme Robert Monteillier, responsable du projet. C’est un dispositif modulaire, évolutif, facile à assembler, avec une philosophe de plug and play.» Le dispositif devrait être disponible mi-2017.

L’avenir connecté sourira-t-il à Schneider Electric ? En tout cas, le groupe français ne compte pas se faire distancer par Siemens ou General Electric.

« L’Internet des objets commence précisément avec les objets, a rappelé Jean-Pascal Tricoire, et contrairement à nos concurrents, nous sommes leaders dans ce domaine. »

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