Tant va l'île à l'eau, qu'à la fin elle se noie. Dans un de ces grands drames lyriques urbanistico-architecturaux dont la France semble seule détenir le secret, l'île Seguin se trouve prise en tenaille entre les projets des uns et les contre-projets des autres : université privée par ci, institut du cancer par là, jardin de sculptures pour couronner le tout... Tergiversations, hésitations, remise à plat, fait du Prince, négociations et renégociations, promesses et dédits, polémique et étripage; rien ne semble devoir nous être épargné. Pourtant, dans la mesure où "il n'est pas de problème qu'une absence de solution ne parvienne à résoudre", peut-être n'est-il pas idiot en ces temps développementdurablesques de - tout simplement - ne rien tenter.
Et de sanctuariser ainsi le lieu pour qu'il devienne un de ces conservatoires de la vie sauvage où la Nature reprendra ses droits, face à une Culture qui n'a jamais su assumer ses devoirs.
Jacques-Franck Degioanni est Chef de rubrique "architecture" au service "architecture-technique" du Moniteur.