Le 31 mai, à Aubergenville, Pierre Bédier, président du conseil général des Yvelines, également président de l’Etablissement public d’aménagement du Mantois Seine-Aval (Epamsa), Christian de Lavernée, nouveau préfet du département et Nicolas Samsœn directeur de l’Epamsa, ont présenté aux élus des communes concernées une première esquisse de l’opération d’intérêt national (OIN) Seine-Aval (périmètre, dispositif opérationnel, calendrier…). Sa création a été décidée par le Comité interministériel d’aménagement et de compétitivité des territoires (Ciact), le 6 mars dernier.
Développement accéléré du territoire.Lorsqu’en septembre 2005, le gouvernement a annoncé son intention de lancer deux OIN en Ile-de-France (Seine-Amont et Massy-Saclay-Versailles-Saint-Quentin), Pierre Bédier a demandé et obtenu qu’une troisième OIN soit créée sur le secteur de la Seine-Aval. « En tant que président du conseil général, je suis favorable à la poursuite du développement de Saint-Quentin-en-Yvelines, Versailles, Vélizy mais je tiens aussi à donner un nouvel élan au développement de la Seine-Aval. Pendant trente ans, ce territoire a été fortement frappé par la désindustrialisation pendant que les villes nouvelles de Saint-Quentin et Cergy se développaient. Il faut maintenant y concentrer nos efforts. »
« La logique de l’OIN, indique Nicolas Samsœn, c’est le choix d’un développement accéléré du territoire. Après les villes nouvelles, dans les années 1960, Nanterre et Euroméditerranée, dans les années 1990, il s’agit d’inventer une OIN de troisième génération, aussi ambitieuse que les premières, aussi respectueuse des collectivités locales que les secondes. » Le projet portera à la fois sur l’économie autour de Move’o, des éco-industries et de la tertiarisation, en base arrière de la Défense ; le logement avec un objectif de doublement du rythme de construction ; l’environnement avec la mise en valeur de la Seine et les transports.
Périmètre juridique. Parmi les premiers actes concrets attendus, la desserte cadencée de la ligne Paris-Mantes dès la mise en service en 2009 du nouveau dispositif de signalisation. Ce projet, inscrit dans l’actuel contrat de Plan Etat-région 2000-2006, a d’ailleurs bien failli ne jamais voir le jour et a été « sauvé » par le projet d’OIN. A ce jour, une quarantaine de communes, de Bonnières à Conflans-Saint-Honorine, sont incluses dans le périmètre de projet (voir carte). Elles devraient être rejointes par Poissy, Vernouillet, Hardricourt et la communauté de communes de Vexin-Seine.
A l’intérieur de cette zone, le périmètre juridique de l’OIN, plus restreint, est en cours d’élaboration. « Ce périmètre, en « peau de léopard », englobera les secteurs stratégiques. Il pourrait concerner environ 2 000 hectares », estime Nicolas Samsœn. Les permis de construire seront délivrés au nom de l’Etat. L’activité de l’Epamsa, déjà désigné comme opérateur, s’y développera prioritairement.
Base contractuelle. Ce périmètre juridique fera l’objet d’un décret qui doit être transmis au Conseil d’Etat avant la fin de l’année. Parallèlement, la base contractuelle définira les rôles et les apports de chacun dans la réalisation d’une première étape qui s’inscrira dans le futur contrat de projet Etat-région. Jusqu’à maintenant, l’exécutif régional s’est montré assez réservé à l’égard des OIN. S’il conteste la démarche, lancée sans concertation préalable par l’Etat, il indique cependant que « la région ne constituera pas un facteur de blocage » et souhaite que les projets s’élaborent de façon cohérente avec le schéma directeur. Les points de vue devraient donc converger d’autant plus que la commune de Conflans-Sainte-Honorine fait partie du périmètre. Son premier adjoint n’est autre que Jean-Paul Huchon...
