Pierre-Etienne Bindschedler, P-DG de Soprema, en est persuadé : « Aujourd'hui, la gestion des eaux de pluie se place au cœur des enjeux des territoires. Elle devient l'affaire de tous, collectivités, aménageurs, entreprises et même particuliers. » Les pluies torrentielles qui ont frappé les Alpes-Maritimes début octobre lui donnent raison. Face à une double problématique - gérer les conséquences des précipitations abondantes et lutter contre le réchauffement climatique -, le spécialiste de l'étanchéité a développé Skywater, une offre dédiée aux toitures qui se décline en trois solutions.
Une toiture végétalisée qui « éponge » et rafraîchit. Lorsqu'il pleut, une surface végétale absorbe les précipitations pour libérer ensuite l'eau par « évapotranspiration ». « Une toiture végétalisée de notre gamme Sopranature Fresh va rejeter 10 l d'eau par m² et par journée de canicule, explique-t-on chez Soprema, qui ne communique pas sur le prix de l'ensemble. La toiture “évapotranspire” donc 1 000 l pour 100 m² et rafraîchit l'atmosphère autour d'elle de 4 °C. » Elle permet par ailleurs de casser le phénomène de rayonnement de chaleur nocturne, puisqu'elle n'emmagasine pas la chaleur pendant la journée. L'autre aspect est fonctionnel : les villes doivent gérer l'eau, et donc les eaux de pluie.
Skywater répond aux consignes des PLU au sujet de l'abattement pluvial
Pour les précipitations faibles à moyennes, la toiture végétalisée agit comme une éponge qui absorbe et retient l'eau en partie. C'est ce que l'on appelle l'abattement pluvial. La deuxième solution, Retentio, assure, elle, un stockage temporaire de l'eau sous cette toiture végétalisée. Enfin, quand cette dernière déborde, le troisième système appelé Slowli renforce la régulation du débit. Schématiquement, lorsqu'il pleut sur une toiture-terrasse végétalisée, l'eau est d'abord captée par la végétation. Une fois celle-ci saturée, la pluie continuant de tomber, l'eau « circule » dans Retentio. Après un certain temps, elle s'écoule finalement dans la gouttière où son débit est maîtrisé par Slowli.
Un logiciel pour dimensionner le dispositif. Développé en lien avec des collectivités locales, Skywater a nécessité trois ans et demi de travail afin qu'il réponde notamment aux consignes des plans locaux d'urbanisme (PLU) sur l'abattement pluvial. « Une collaboration étroite a été menée avec la Ville de Paris, collectivité “locomotive” sur la question de la gestion des eaux pluviales, et avec l'agence de l'eau Seine Normandie, un organisme public en pointe pour ce qui est de l'accompagnement des communes et des subventions », souligne-t-on chez Soprema. Pour dimensionner ces toitures végétalisées et leurs performances hydrauliques (abattement et régulation de débit), Soprema a mis au point un logiciel, nommé Privilège, qui tient compte des données locales de météo et de la réglementation applicable à chaque projet.