Interview

« Stabiliser les prix pour rendre la ville accessible », Michel Le Faou, vice-président de la métropole de Lyon chargé de l'urbanisme et du renouvellement urbain, de l'habitat et du cadre de vie

Métropole de Lyon -

 

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« Nous devons maîtriser plus en amont le foncier nécessaire à la production de nouveaux logements », martèle Michel Le Faou.

Quelles sont les grandes ambitions du plan local d'urbanisme et de l'habitat (PLU-H), soumis au vote du conseil métropolitain du 13 mai ?

Ce sont celles portées par la métropole de Lyon. Elles sont de trois ordres : être en capacité d'assurer le développement économique et l'attractivité du territoire pour les entreprises ; développer une métropole solidaire, en construisant des logements sur un rythme suivant la croissance démographique ; et, enfin, répondre à une préoccupation majeure de nos concitoyens concernant à la fois la préservation de la nature et, fait nouveau, du patrimoine.

Le PLU-H fixe un objectif de construction de 8 000 à 8 500 logements par an. Est-ce suffisant ?

Nous sommes repartis des orientations du schéma de cohérence territoriale (Scot), élaboré en 2010 et qui programmait l'arrivée de 150 000 habitants supplémentaires sur vingt ans, se traduisant par 7 500 logements à produire chaque année. Nous sommes légèrement au-dessus de cet objectif avec la construction de 8 500 logements par an, dont 40 % de logements sociaux et abordables.

Nous avons travaillé de concert avec les élus des 59 communes pour obtenir l'adhésion la plus large possible sur les contributions de chacun à cet effort.

Quelles seront les zones d'urbanisation futures dans la métropole ?

Entre les ZAC, les conventions d'aménagement et les projets urbains partenariaux, nous avons identifié une vingtaine d'opérations qui devraient générer 1,3 million de m2 (SP) en résidentiel, tertiaire et activité sur la métropole.

Parmi ces secteurs, nous pouvons citer La Saulaie à Oullins, le Vallon des hôpitaux à Saint-Genis-Laval, mais aussi le VIIIe arrondissement de Lyon dans le cadre de la mutation de friches industrielles. Dans l'est lyonnais, nous sommes dans une logique de réurbanisation avec la conduite de nombreuses opérations de renouvellement urbain comme à Vaulx-en-Velin, Bron ou Saint-Priest.

Acheter à Lyon coûte en moyenne 3 910 euros/m2 dans l'ancien et 5 214 euros/m2 dans le neuf. Comment la collectivité peut-elle freiner cette envolée des prix ?

C'est une volonté forte de la métropole de stabiliser les prix pour rendre la ville accessible à toutes les couches de la population et notamment aux classes moyennes.

Nous devons maîtriser, plus en amont, le foncier nécessaire à la production de nouveaux logements en usant, par exemple, de notre droit de préemption. Par ailleurs, nous allons réactiver le plan 3A à destination des primo-accédants en accordant une aide métropolitaine qui pourra atteindre 6 000 euros, complétée par une aide communale.

C'est un complément d'apport pour certains ménages sans lequel ils ne pourraient pas boucler leur dossier de financement. Le desserrement des prix pourra également se faire par notre capacité à étendre notre réseau de transports en commun pour assurer un développement en première couronne.

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