Ce jeudi 11 mai à Marseille, plus de dix ans après le lancement du projet, le maire de Marseille Jean-Claude Gaudin a posé la première pierre du cinéma EuropaCorp La Joliette. Jérôme Seydoux, président de Pathé, qui a fait le déplacement, n’a pas manqué de souligner le temps passé entre la première mouture du projet et le début des travaux conduits par l’entreprise générale GSE. Le projet a en effet connu de nombreuses péripéties. D’abord porté par le cinéaste et producteur Luc Besson, le multiplexe l’est aujourd’hui par les cinémas Gaumont Pathé qui ont repris les actifs de la SCI EuropaCorp La Joliette, ainsi que les services de GSE.
Contrat de construction clés en main
Assisté par l’agence marseillaise MAP architecture, le groupe avignonnais a repensé le cinéma en s’appuyant sur le dessin du premier concepteur, l’architecte Christian Marina de MP&A, et sur le BIM (Building information modeling). Titulaire d’un contrat de construction clés en main, il réalisera le chantier de 18 mois, depuis les terrassements et la dépollution du site jusqu’aux travaux de finition en passant par le clos-couvert, les installations techniques et le second œuvre.
Par ailleurs, pour s’assurer du bon fonctionnement final du projet et du respect du délai final, Pathé leur a confié la maîtrise d’œuvre d’exécution des équipements de sonorisation et de projection, de l’agencement, des fauteuils, salles et mobiliers divers ainsi que des enseignes et des équipements de signalétiques.
Le CEO de GSE Roland Paul, dont c’est le troisième projet de cinéma en France, a d’ailleurs été de la partie, ainsi que Laure-Agnès Caradec, présidente de l’établissement public d’aménagement Euroméditerranée, et Renaud Muselier, président de la région Provence Alpes Côte d’Azur.
«Faire vie»
Une forte mobilisation pour cette cérémonie de pose de première pierre qui montre l’attachement des acteurs à ce projet de cinéma qui va terminer l’opération Euromed Center, dans la ZAC de la Joliette, une des quatre actives de l’opération d’intérêt national (OIN) Euroméditerranée.

Le multiplexe de 14 salles et 2 803 fauteuils (11 975 m2) devrait être mis en exploitation à la fin 2018. Il illustre la volonté d’Euroméditerranée de «faire vie» et non plus de se contenter de «faire ville».
Situé au pied de la tour La Marseillaise conçue par Jean Nouvel sous la maîtrise d’ouvrage du promoteur Constructa, le futur cinéma constitue la dernière pièce d’Euromed Center portée par Foncière des régions et Crédit agricole assurance, soit 70 000 m2 comprenant quatre immeubles de bureaux (48 000 m2), un hôtel Golden Tulipe Resort de 210 chambres, un parking souterrain de 840 places, et un parc de 4 000 m2.
Fondé sur 25O pieux de 1O m à 25 m de profondeur, le bâtiment (4 9OO m2 d’emprise au sol pour une surface totale de planchers de 11 975 m2 et une hauteur de 24 m à l’acrotère) aura une forme de parallélépipède et sera habillé de façades différentes sur chacun des côtés avec pour principe général de pouvoir distinguer les volumes intérieurs depuis l’extérieur. Ainsi, sur le côté Est, qui donnera sur l’autoroute, le bâtiment sera habillé de panneaux horizontaux micronervurés et d’un bardage composite sérigraphié. Le côté ouest, face et à la salle de spectacles «Silo», qui constituera l’entrée principale, sera recouvert d’un mur-rideau avec vitrophanie sur vitrage en façade Ouest. Sur les deux autres façades, le parti a été pris de les réaliser avec des panneaux de résine de couleur blanche découpés de motifs en moucharabieh. L’objectif est de faire un clin d’œil au moucharabieh en métal de couleur grise, qui habille le pignon du bâtiment des «Docks» voisin, et au moucharabieh en béton de couleur noir du Mucem, situé quelques centaines de mètres plus loin en direction du Vieux Port.
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Réalisé dans un site pollué, le chantier implique de réaliser les 4 000 m3 de terrassements en suivant des procédures strictes de tri et de calibrage pour évacuer les terres vers des décharges spécialisées.
La toiture constituera une cinquième façade. Les équipements techniques en toiture (principalement des centrales de traitement d’air et des équipements de désenfumage) sont dissimulés par les acrotères et par des auvents en caillebotis métalliques, et tout le reste de la surface visible de toiture sera végétalisé.