La semaine passée, le CEA avait indiqué qu'il avait signalé à l'ASN un incident constaté lors d'opérations d'assainissement de son atelier de technologie du plutonium, à l'arrêt depuis 2003, et situé à Cadarache.
Le CEA affirmait avoir repéré des dépôts de plutonium supérieurs à ses prévisions, lors du démantèlement de boîtes à gants, enceintes étanches permettant d'accéder de façon sécurisée à des zones contenant de la matière nucléaire.
Dans un communiqué, l'ASN souligne que les dépôts "évalués à environ huit kilos pendant la période d'exploitation de l'installation" étaient en fait "de l'ordre de 22 kilos et le CEA estime que la quantité totale pourrait s'élever à près de 39 kilos".
"L'ASN (...) a suspendu les opérations de démantèlement dans l'installation et a soumis leur reprise à son accord préalable", précise le communiqué qui insiste sur le décalage entre le signalement de l'incident par le CEA (le 6 octobre) et la connaissance du problème (juin).
"Ce délai est tout à fait inacceptable", a commenté Laurent Kueny, chef de la division de Marseille de l'ASN, qui pointe par ailleurs un "problème de méconnaissance partielle" des données concernant les quantités de matière présente.
Contacté par l'AFP, le CEA a expliqué avoir déclaré l'incident en octobre, préférant "attendre d'avoir une vision globale des stocks" de matière.
"Nous sommes de bonne foi dans cette affaire", a plaidé Henri Maubert, un porte-parole du CEA.
Créé en 1964, l'installation en question baptisée ATPu a eu pour activité principale la production de combustible MOX pour les réacteurs nucléaires. Son activité industrielle a été arrêtée en 2003 et elle était en cours de démantèlement depuis mars 2009.