Souvent surnommée l’autoroute la plus chère du monde, la tangente nord de Bâle, dont la mise en service doit intervenir en juin 2007, impressionne également par la lenteur de sa réalisation. L’ouverture interviendra 47 ans après l’inscription au schéma national des infrastructures routières de la Confédération helvétique, et 44 ans après la signature du traité franco-suisse sur la desserte de l’aéroport de Bâle Mulhouse, approuvé par la France en 1963. Sur le plan binational, la dernière étape juridique remonte à la loi du 3 mai 2006, par laquelle la France a approuvé l’accord signé le 13 mai 2004 à Berne sur la liaison entre les autoroutes de l’Alsace (A35) et de la Suisse (A2).
Divisée en quatre lots géographiques et réalisée presque exclusivement par des entreprises suisses, l’autoroute de 3,18 km aura mobilisé 1,4 milliard de francs suisses (875 millions d’euros). Les longs débats qui ont précédé le choix du tracé ont permis de concilier la fonction de transit international avec les objectifs locaux d’aménagement urbain : la nouvelle infrastructure relie les quartiers d’habitation des zones industrielles du nord de la ville, proches des frontières française et allemande. Ce parti optimise l’effet de décongestionnement urbain, recherché par le canton de Bâle ville, maître d’ouvrage. Le respect du dessin a exigé des prouesses techniques exceptionnelles. La transformation du pont rhénan Dreirosenbrücke restera l’épisode le plus spectaculaire : pour concilier les usages autoroutier et urbain, le canton de Bâle ville a déplacé d’une trentaine de mètres l’ouvrage en poutre treillis construit en 1935, avant de lui ajouter en 2004 un second étage.
