Les villes veulent s'impliquer dans le nouveau contexte né de la déréglementation des télécommunications, et pas seulement par la gestion d'un simple « droit de passage » (1). Beaucoup d'entre elles souhaitent développer un réseau pour leur usage propre ou envisagent l'ouverture de leur réseau au public, devenant ainsi un véritable opérateur (voir encadré). « Les collectivités doivent maîtriser cette évolution pour que celle-ci profite au développement local », explique Gérard Jauréguiberry, délégué général de l'Observatoire des télécommunications dans la ville. En outre, elle leur donne de nouvelles responsabilités : mettre les nouvelles technologies de communication (NTC) à la portée de tous et notamment des PME.
Cybercentres et cybercommunes
Les collectivités locales agissent à plusieurs niveaux : programmes de sensibilisation ; constitution de réseaux et d'échanges ; nouveaux outils aux entreprises (services partagés, simplification administrative...). Un exemple : à Arles, où la municipalité souhaite s'engager dans la réalisation d'une médiapole, un service « self Internet » a été mis en place par la direction des affaires économiques, afin d'inciter les entreprises à devenir individuellement des acteurs multimédias sur le web. Autre exemple : à travers le programme « Informatiques, télécommunications, réseaux » (ITR), le conseil régional de Bretagne aide les entreprises à mieux maîtriser les NTC. « La mise en place de plates-formes d'expérimentation permet aux PME d'intégrer ces technologies dans leur organisation interne, leur stratégie commerciale et leurs relations avec leurs fournisseurs », explique Joseph-François Kergueris, vice-président du conseil régional de Bretagne. Une centaine de communes bénéficient du dispositif (conseil, soutien logistique, aides financières) offert par le conseil régional qui va porter cette année son investissement de 33 millions à 63 millions de francs.
A Strasbourg, la municipalité a ouvert l'an dernier deux cybercentres et compte en ouvrir bientôt deux autres. Tout en ayant une vocation généraliste, chaque site explore des usages différents : formation professionnelle au Neuhof ; création à la galerie de l'En-Verre ; patrimoine et information en centre-ville... A Longwy, la première étape du projet de construction de « ville européenne » (2), passe par le recensement et la synthèse des informations de l'agglomération (200 000 données ont été mises en cohérence et sont désormais « croisables »). L'équipement des vingt communes françaises a été achevé en décembre dernier, ce qui va permettre d'engager la numérisation du cadastre et la mise à jour des données au niveau communal. Un Intranet intercommunal est en cours d'élaboration : dès le deuxième semestre, mille techniciens ou personnels administratifs des 26 communes concernées constitueront un réseau d'assistance mutuelle.
(1)« Le Moniteur » du 16 janvier, p. 42. (2) « Le Moniteur » du 7 juin 1996, p. 120.