Intervenir sur le Vieux-Port de Marseille revenait à se confronter au mythe (lire p. 42). Sans entrer en compétition avec une situation exceptionnelle, l'équipe de maîtrise d'œuvre menée par Michel Desvigne a opté pour une adroite simplicité. Des espaces publics aussi vastes que possible ont ainsi été dégagés. S'il s'agissait de limiter la place de l'automobile, il ne fallait cependant pas bannir les clubs nautiques dont les installations encombraient les quais. Celles-ci ont été reportées sur le plan d'eau, sur huit estacades dotées chacune d'un sobre cabanon dessiné par Foster + Partners. L'agence anglaise a également offert au site son nouvel emblème : l'ombrière, grand auvent métallique quasi invisible. Mais l'élément majeur du projet demeure la pierre, ce granit clair qui permet de créer un grand sol unitaire. Aux dalles confortables des espaces piétonniers répondent les pavés posés en arceaux des voies de circulation. Cet univers minéral doit s'inscrire dans un ensemble d'espaces publics requalifiés faisant la part belle au végétal. Le renouveau du Vieux-Port est la première étape d'un projet de 400 ha qui prévoit notamment la création d'une « Chaîne des parcs » le long du littoral reconquis.
