L’ouverture du dernier tronçon de l’autoroute A 28, entre Tours et Ecommoy, bouclant ainsi la liaison Calais-Bayonne, représente d’abord un nouvel atout pour la Touraine. « Cela va nous permettre, expliquait Marc Pommereau, président du conseil général d’Indre-et-Loire, lors de l’inauguration, de rééquilibrer les franges Nord du département, qui restent un peu à l’écart de la dynamique engagée par la Touraine. » C’est pourquoi le conseil général a investi 1,2 million d’euros pour financer l’échangeur de Neuillé-Pont-Pierre, sur un site considéré comme stratégique. C’est là en particulier que l’Agence de développement de la Touraine travaille sur un projet de zone d’activités, avec une première tranche d’une centaine d’hectares à vocation logistique qui pourrait être aménagée à partir de 2007.
Plus au sud, près de l’agglomération de Tours, au croisement de l’A 10 et de l’A 28, une autre zone d’activités, le Cassentin, devrait être opérationnelle à partir de 2006 avec 100 ha. Dans les deux cas, plusieurs entreprises auraient déjà manifesté leur désir d’implantation. Ce nouvel atout sera pleinement validé quand Cofiroute aura achevé le grand chantier de l’A 85. Entre 2007 et 2008, la liaison autoroutière entre Tours et Vierzon sera totalement achevée, tout comme les contournements de Langeais puis d’Angers.
Tours au centre d’une étoile autoroutière. Dans trois ans, Tours sera donc au centre d’une véritable étoile autoroutière avec des branches vers Nantes, Rouen, Paris, Bordeaux et Lyon. Cul-de-sac ? Cet « atout fantastique » pourrait aussi apporter quelques faiblesses. C’est notamment ce que craint Jean Savoie, premier vice-président du conseil général d’Indre-et-Loire et ancien président de la FRB. « Tous les trafics de ces axes, explique-t-il, vont converger vers Tours, où l’autoroute qui traverse l’agglomération n’aura pas la possibilité de tout absorber. »
Le conseil général et Tour(s)plus sont notamment mobilisés sur l’hypothétique bouclage du périphérique. Le conseil général a accepté la maîtrise d’ouvrage du tronçon nord-ouest, long de 8 km et d’un coût de 150 millions d’euros, qu’il finance à 60 %. Un nouveau pont sur la Loire et une tranchée couverte pourraient être mis en chantier courant 2006, afin de livrer cette 2 × 2 voies en 2008.
Dans le même temps, des études vont être menées sur le tronçon nord du périphérique. Mais la véritable inquiétude porte sur le périphérique est, pour lequel aucune étude n’a encore été lancée, et sur l’éventuel contournement de l’agglomération par une A 10 bis. Un autre problème se posera au sud de Tours avec l’A 10, qui ne peut, techniquement, être mise en 3 × 3 voies comme c’est déjà le cas entre Tours et Paris. La Touraine devrait donc connaître au cours des dix prochaines années un développement spectaculaire. « Mais plus nous développons des zones d’activités et plus nous créons du trafic, craint Jean Savoie et, à terme, Tours risque de devenir un cul-de-sac. »
