Transports collectifs Les professionnels du Gart plaident pour l'emploi

-Le Groupement des autorités responsables de transports est favorable à l'application d'un dispositif social type loi de Robien. -Mais il ne veut pas en être le payeur afin de préserver l'investissement.

C'est sur fond de crise sociale, liée à l'application des accords passés dans plusieurs villes sur la réduction du temps de travail et la retraite à 55 ans, que le Gart (Groupement des autorités responsables de transports) a exposé, le 28 janvier à Paris, ses priorités et la position des élus sur l'actualité sociale.

« Le secteur des transports collectifs se trouve hors du champ de la loi de Robien. Ceci, bien que 91 % des réseaux français soient gérés en concession et fassent l'objet de mises en concurrence régulières. Dans ce domaine, nous, élus, nous souhaitons que des avancées interviennent et que l'Etat participe au dispositif, qu'il s'appelle loi de Robien ou autre. Mais avec, en contrepartie, la création d'emplois et notamment d'emplois de jeunes », a déclaré le président Jacques Auxiette.

Baisse des ressources de financement en 1995

Reste que les élus, opposés à la retraite à 55 ans, ne veulent pas faire les frais d'un éventuel accord. D'où ce rappel : « Toute augmentation des charges de fonctionnement se ferait au détriment des projets d'investissements et aggraverait la situation du BTP qui n'en a pas besoin. »

Car, pour le Gart, la priorité c'est la relance de l'investissement dans les infrastructures et le matériel (voir encadré) afin de créer des emplois. Les projets de métros et de tramways de province sont estimés à 85 milliards de francs sur 10 ans, soit 8,5 milliards par an. Or, selon l'Insee, 1 milliard investi dans les transports collectifs suscite la création de 5 100 emplois sur 5 ans ; c'est-à-dire deux à trois fois plus que dans l'automobile. Les faits le prouvent : depuis dix ans, l'emploi dans les réseaux urbains progresse au rythme de 1 % par an, (1 500 emplois).

Malgré cet argumentaire en faveur de la « mobilité durable », la réalité reste sombre : les ressources de financement des transports urbains de province (voir graphique) ont reculé pour la première fois de 2,2 % en 1995 (1) pour se situer à 20,572 milliards de francs, soit, grosso modo, le budget de la RATP, alors que les investissements - année électorale il est vrai - chutaient de 18 % à 3,8 milliards et que la fréquentation régressait elle aussi.

Graphique : Alors que les villes désespèrent de la pollution automobile, les ressources allouées aux transports urbains baissent. Une logique à revoir.

(1) Les chiffres 1996 seront disponibles en mars-avril.

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