Créée il y a dix-huit mois, la «New Cities Foundation» se définit comme un «laboratoire urbain collaboratif» destiné à favoriser les échanges et à promouvoir de nouvelles opinions pour les villes de demain. Ses fondateurs – de grandes entreprises (Ericsson, Cisco, General Electric), auxquelles se sont ajoutés les Galeries Lafayette, la Fondation Skolkovo et Citynove, ont flairé l'intérêt de placer la ville au cœur de leurs réflexions. Chacun poursuivant aussi ses propres objectifs. «Les villes ne peuvent plus s'imaginer sans les TIC (Technologies de l'information et de la communication). Nous devons être présents pour organiser leur développement», explique un dirigeant d'Ericsson. Leur première initiative a été de mettre sur pied le «New Cities summit», dont l'édition inaugurale s'est déroulée cette semaine à la Défense. Au total, plus de 700 participants, dont une cinquantaine de représentants de villes (dont les maires de Vancouver, Dakar, Atlanta, Tel Aviv), une centaine d'entreprises et une quarantaine d'universitaires s'y sont retrouvés. L'objectif : «rapprocher toutes les parties-prenantes de la fabrication de la ville, pour discuter des tendances et des possibilités d'action, dans ce nouveau siècle qui est le premier à dominante urbaine», a expliqué John Rossant, organisateur de grands forums comme le Forum économique de Davos et directeur de la New Cities Foundation, rappelant que plus de la moitié de la population est urbaine, et que cette population de citadins atteindra 7 milliards en 2050.
Talk-show à l'américaine entre «faiseurs de ville»
Afin d'illustrer la diversité de ces «faiseurs de villes», chaque séance croisait les témoignages d'un dirigeant d'entreprise, d'un élu local, d'un chercheur et d'autres professionnels (architectes, constructeurs). La plus spectaculaire, lundi après-midi, a même pris des allures de talk-show à l'américaine, sous l'influence du présentateur survolté de la CNN Richard Quest, qui a réussi à faire dire au Ministère britannique de la ville Greg Clark (dans un contexte de suppression des échelons locaux) qu'il rêvait de donner plus d'autonomie et de moyens aux collectivités locales, et concluant le tout par un vote du public pour décider de qui, parmi entreprises, élus, architectes, et chercheurs, était le mieux à même de diriger la ville de demain. Déception peut-être pour la « Foundation » c'est l'architecte Daniel Libeskind, et non le PDG d'Ericsson qui l'a emporté ! L'après-midi, des séances thématiques (ville juste, meta-city, financement des infrastructures et services) et des plateformes localisées (Inde, Chine, Amérique latine) complétaient les débats. A l'affiche, peu de sujets nouveaux, dans les faits, des participants ravis d'échanger. L'occasion leur était toute trouvée pour présenter leurs projets, comme le «V-Pole» de Vancouver (cf.image), l'EkoBus de Pancevo (Serbie), la nouvelle ville universitaire de Skolkovo (près de Moscou), ou tout simplement pour faire étalage de leur dynamisme, comme Khalifa Sall, maire de Dakar, qui a lancé un appel aux investisseurs pour « découvrir et investir dans sa ville ».