Comment évolue le marché de votre profession sur l'agglomération bordelaise ?
OLIVIER DE MONTMEGE. Sur l'agglomération bordelaise, le marché est en pleine renaissance. Il devient mûr et majeur. Il est sain puisqu'il est le fait de propriétaires accédants à 45 % et des investisseurs pour 55 %. Il se vend aujourd'hui environ 2 300 appartements ou individuels groupés par an sur la grande agglomération bordelaise contre 5 000 environ sur le Grand Toulouse.
Le marché attire-t-il à nouveau les opérateurs nationaux ?
Les opérateurs locaux sont toujours là. Les grands groupes nationaux reviennent progressivement avec des structures plus légères. Les Toulousains montent aussi à Bordeaux. Sans doute aussi parce que leur marché est aujourd'hui saturé. Sur le bassin d'Arcachon, zone bénie sur le plan de l'environnement s'il en est, la montée en puissance de la communauté d'agglomération permet, par ailleurs, une meilleure communication entre les décideurs, publics et privés. L'audit réalisé a laissé clairement apparaître les besoins de logement sur chaque segment, du locatif social à l'accession intermédiaire ou sociale jusqu'au logement haut de gamme. Sur la côte basque enfin, le marché est actif, régulier mais la question foncière y est encore plus sensible qu'ailleurs.
Pouvez-vous répondre à la demande ?
Le montage d'opérations prend de plus en plus de temps en raison des mises en révision des programmes locaux d'urbanisme. Si vous y ajoutez les nouvelles exigences de concertation qui s'imposent aujourd'hui, vous ne pouvez pas générer un marché fluide alors que la demande est forte. Et je n'évoque pas le poids de certaines associations qui militent pour moins de construction au nom du développement durable. La loi SRU conduit, pour reconstruire la ville sur la ville, à densifier l'offre dans les centres-villes et donc à construire en hauteur pour répondre à la demande, mais les élus, aiguillonnés par la population, sont réticents. Nous ne savons pas comment construire moins dense en centre-ville sans étendre la ville, réduire les déplacements urbains et ne pas construire en centre-ville.