Bouclée au printemps dernier par Woodoo, la levée de 31 millions de dollars (29 M€) auprès notamment du fonds américain Lowercarbon Capital, donne à cette start-up auboise les moyens de développer son matériau innovant : le « bois augmenté » ou « bois armé ». Il a été mis au point par son fondateur, l'architecte de formation Timothée Boitouzet, passé par les plus prestigieuses universités américaines (Harvard, MIT). « Aux frontières de la nanotechnologie, de la chimie et de l'architecture, j'ai reconstruit le bois à l'échelle moléculaire pour en faire le matériau le plus performant du XXIe siècle », affirme le dirigeant de la société qui emploie une vingtaine de personnes à Troyes.
Super-résistant. Le procédé remplace la lignine par une résine polymère biosourcée qui produit un bois imputrescible, plus résistant au feu et plus rigide. Sa résistance mécanique, « 23 fois supérieure au béton », selon Timothée Boitouzet, permet d'envisager la construction d'immeubles sans limitation de hauteur, à partir de toute essence de bois. Garnica, le fabricant de contreplaqué implanté lui aussi à Troyes, vient d'ailleurs de signer un contrat de transfert de technologie avec Woodoo. Pour l'instant, la start-up teste son innovation sur des marchés de niche, comme la maroquinerie de luxe, avant d'attaquer ceux de masse : l'industrie et la construction.
