Le projet de doublement de l'autoroute Bologne-Florence sur 37 km est conditionné par la construction d'un tunnel de 8,5 km, dans des marnes, des sables, et près de 1 000 m d'argiles. « Un chantier très complexe, qui oblige à tester le terrain, pour savoir s'il sera possible de l'excaver, sans doute à l'explosif, résume Marco Lombardo, directeur des travaux. Nous allons donc traverser la montagne avec quatre tunneliers à pression de terre, de 3,90 m de diamètre réalisant deux tubes parallèles, en attaquant à chaque extrémité. » Le recours à cette technique permet en effet de creuser ces galeries pilotes en dix-huit mois, à raison de 30 m/j.
Les têtes nord sont masquées par une colline, où deux tunnels sont creusés à l'explosif, pour acheminer les boucliers et leur train jusqu'au pied de la montagne. Entre ces « petits » tunnels d'environ 200 m de long, et le front d'attaque des grands tunnels, deux ponts métalliques de 72 m de portée ont été construits, pour franchir un cours d'eau. Servant de piste aux tunneliers, ils feront office d'ouvrages définitifs pour l'autoroute.
Les têtes sud, argileuses, connaissent un problème inquiétant, relatif à la paroi berlinoise dans laquelle les tunneliers doivent démarrer. « Les 7 000 mètres linéaires de pieux de 800 mm de diamètre que nous avons mis en oeuvre ne parviennent plus à retenir le terrain, confie Marco Lombardo. Pour éviter le basculement de la lentille d'argile, nous allons creuser des puits verticaux, et mettre en place des drains horizontaux pour évacuer les eaux. » Dernière difficulté, l'alimentation électrique. L'éloignement du chantier des lignes de l'Enel a contraint les entreprises à acheter sept générateurs, pour fournir 2 MW de puissance, de chaque côté de la montagne.
FICHE TECHNIQUE
Maître d'ouvrage : Autostrade.
Maître d'oeuvre : Spea.
Entreprises : Valico Scarl (Todini et Ilbau mbH).
Coût : 340 millions de francs.
PHOTO : Avant de creuser la montagne, les tunneliers emprunteront un tunnel de 200 m, suivi d'un pont de 72 m.